L'ancienne ministre UMP Nadine Morano sera "évidemment" candidate aux élections européennes de 2014 dans la grande région Est, a-t-elle déclaré vendredi sur France 2.

Sans mandat national, l'ancienne ministre Nadine Morano a été investie tête de liste UMP aux élections européennes de 2014 dans la grande région Est.

afp.com/Bertrand Guay

Les ambitions européennes de Nadine Morano, restée sans mandat national après son échec aux élections législatives de juin 2012, n'ont surpris personne. Le 22 novembre dernier, l'ancienne ministre chargée de l'Apprentissage et de la Formation professionnelle mettait fin à plusieurs mois de faux suspense en annonçant sa candidature aux élections européennes de mai 2014.

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Attaquée par le député Bernard Accoyer sur son manque de compétence, Nadine Morano s'était défendue en avançant une expérience acquise au gouvernement, l'ayant amenée à participer à des réunions avec ses homologues européens. L'élue lorraine renforçait son argumentation en affirmant que dans une "région aux trois frontières", l'Europe, c'est "la vie au quotidien". Mais comment la tête de liste UMP dans la circonscription grand Est pour le scrutin européen du 25 mai vit-elle l'Europe au quotidien?

Un intérêt soudain sur Twitter... mais encore très passif

"C'est un secret de polichinelle que de dire que je me suis toujours intéressée aux questions européennes ", ajoutait-elle le 22 novembre sur France 2. Intéressée? Probablement. Toujours? Pas si sûr. En observant de près la liste ses abonnements sur son compte Twitter, s'affichant du plus récent au plus ancien, on se rend compte que Nadine Morano a fraîchement comblé son retard en matière d'informations sur l'Europe.

C'est un véritable tir groupé le 14 janvier, comme le montre le site Twittercounter, qui compile des données sur chaque utilisateur. En quelques clics, Nadine Morano, une utilisatrice fidèle de Twitter, s'est mise à suivre les eurodéputés de sa famille politique (comme les influents Jean-Paul Gauzès ou Alain Cadec), des médias spécialisés ou encore des comptes institutionnels de l'assemblée. Soit, pas moins de 19 nouveaux abonnements.


Avant cette date, sa veille d'actualités sur l'Union européenne sur le réseau de microblogging se limitait à recevoir les tweets d'une douzaine de comptes : ceux de quelques parlementaires, en incluant l'écologiste Eva Joly, mais aussi des grandes institutions comme la Commission et le Conseil européen, ainsi que ceux de leurs présidents respectifs. Bref, rien de particulièrement étonnant pour quelqu'un qui siégeait il y a encore deux ans au gouvernement.

Un seul post sur l'Europe sur son blog... de surcroît erroné

Il serait réducteur de prendre en compte uniquement Twitter pour mesurer le degré d'intérêt de Nadine Morano pour les questions européennes. Néanmoins, ses interventions sur le sujet sont rares, aussi bien dans les médias -même si ce n'est pas elle qui pose les questions- que sur son fil Twitter, sur sa page Facebook ou sur son blog, dont l'unique note consacrée à l'Europe véhicule une erreur.

Dans un billet publié le 2 octobre, l'ancienne ministre aborde un thème qui lui est cher: celui de l'espace Schengen. Favorable à une réforme de ce dernier, Nadine Morano y exprimait son inquiétude de voir la Roumanie et la Bulgarie intégrer au 1er janvier cet espace au sein duquel les ressortissants des pays signataires peuvent circuler, sans contrôles aux frontières. Avec pétition à la clé.

Sauf qu'il n'a jamais été question que ces deux Etats membres de l'Union européenne depuis 2007 rejoignent Schengen. Ce qui s'est passé le 1er janvier 2014, c'est la levée pour pour les Roumains et les Bulgares des dernières restrictions à l'accès au marché de l'emploi de neuf Etats, dont la France.

Une approximation que ne reniera pas celle qui rêvait déjà d'être candidate aux européennes de 2009 ret qui réagissait ainsi le 22 janvier à un article d'un blog de France 3 Bourgogne: " je ne parle pas le croate, mais il vaut mieux être une élue de terrain que parmi la nasse de technos."

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