19 médias américains à suivre en 2016

19 médias américains à suivre en 2016

Pour ceux qui lisent l’anglais. Et pour le plaisir des yeux.

Par Elian Peltier
· Publié le · Mis à jour le
Temps de lecture

2015 aura été une année sombre. Pour tout le monde, mais particulièrement pour les lecteurs de Grantland, génial site d’info américain qui a fermé fin octobre.

Pour ceux-là, voici une série d’autres médias US qui ont des chances d’être de bonnes surprises en 2016. Il est peu probable que vous puissiez y lire quelque chose d’aussi génial que ça. Mais sait-on jamais.

La suite après la publicité

1Backchannel

 

?Quand Backchannel s’est lancé sur Medium à l’automne 2014, son rédacteur en chef, Steven Levy, voulait couvrir la tech de manière originale et analytique : une sorte de nouveau Wired hébergé sur Medium, avec une multitude de contributeurs et des illustrations léchées.

Vous n’y trouverez pas de top 10 des applications iPhone pour bien commencer 2016, ni de conseils pour améliorer sa productivité dès le matin, seulement des reportages, des analyses et des articles d’opinion, à un rythme de publication raisonnable.

Le tout chapeauté par Steven Levy, légende du journalisme tech aux Etats-Unis, passé par Wired et spécialiste d’Apple – sa nécrologie de Steve Jobs est devenue une référence.

La suite après la publicité

Ce qu’on a aimé lire en 2015 : 

Pourquoi les suivre en 2016 :

  • Parce que Medium investit dans Backchannel et que les publications à succès sur la plateforme ne sont pas si nombreuses pour le moment.
  • Parce que Backchannel a lancé cette année WTF, une publication sur le futur du travail qui ne demande qu’à se développer.
  • Parce que… Steven Levy.?
Lecture sur tablette
Lecture sur tablette - Pexels/CC

2Bloomberg

 

L’arrivée de Joshua Topolsky à la tête des sites web de Bloomberg avait fasciné les journalistes médias en 2014. L’ancien rédacteur en chef de The Verge, qui avait également participé à la création de Vox.com, l’a dit lui-même plus tard, il quittait une embarcation « au succès énorme », Vox Medias, pour un autre mastodonte, Bloomberg.

Avec Joshua Topolsky, Bloomberg a publié en 2015 quelques pépites graphiques et abordé des sujets plutôt techniques – le code informatique, les théories de l’économiste Paul Krugman – de manière très interactive.
Et puis Joshua Topolsky a quitté Bloomberg, et on se demande bien à quoi va ressembler la suite pour le groupe – et pour Topolsky.

Ce qu’on a aimé lire en 2015 :

La suite après la publicité

Pourquoi les suivre en 2016 :

Parce que selon le New York Times, Michael Bloomberg aurait affirmé en 2015 que Bloomberg pourrait se séparer de son site et se concentrer uniquement sur ses terminaux financiers, sa principale source de revenus. Maintenant que Joshua Topolsky est parti…

3Business Insider

 

Business Insider US applique à l’actualité économique et tech une recette à clics qui attire un lectorat qualifié et jeune, où presque la moitié de ses 40 millions de visiteurs uniques mensuels ont entre 18 et 34 ans, selon le site spécialisé Digiday.

En 2015, Business Insider s’est fait racheter par le groupe allemand Axel Springer, pour un peu plus de 340 millions de dollars, et a annoncé la création d’une version française pour cette année.

La suite après la publicité

Ce qu’on a aimé lire en 2015 :

Pourquoi les suivre en 2016 :

  • Parce que « le ton créé par Henry Blodget [fondateur de Business Insider, ndlr] et son mode de traitement de l’information parlent aux décideurs de demain », a confié le président d’Axel Springer au Monde.
  • Parce qu’on est curieux de voir comment la version française différera de la version américaine, et surtout comment elle va s’adapter.

4BuzzFeed (News)

 

On ne présente plus BuzzFeed, et pourtant on devrait. Depuis 2011, le site a fait évoluer son image en développant sa section news à coups de recrutement de journalistes renommés et d’enquêtes toujours plus poussées.

La suite après la publicité

Même si ses rédacteurs restent les champions des articles à buzz, le site a lancé l’application BuzzFeed News en 2015 et n’a fait qu’étendre sa couverture de l’actualité.

Le groupe a aussi développé sa section investigation. En 2014 déjà, BuzzFeed avait recruté Mark Schoof, journaliste au renommé Pro Publica, site à but non lucratif spécialisé dans le journalisme d’investigation.

BuzzFeed UK a suivi le modèle américain en 2015 en dénichant Heidi Blake, ancienne reporter au Sunday Times à l’origine des Fifa Files, qui ont révélé les conditions douteuses de l’attribution de la Coupe du monde de football 2022 au Qatar.

Ce qu’on a aimé lire en 2015 :

La suite après la publicité

Pourquoi les suivre en 2016 :

  • Parce qu’après l’interview d’Obama en février 2015, on attend davantage de la section News pour la campagne présidentielle américaine.
  • Parce qu’on espère que BuzzFeed France, lancé il y a exactement deux ans, renforcera sa couverture de l’actualité cette année… à moins qu’il ne faille attendre 2017.

5California Sunday

 

Après un peu plus d’un an d’existence, California Sunday Magazine continue de se construire autour de la lourde tâche que beaucoup de Californiens et de journalistes médias lui avaient assigné : créer un vrai périodique d’information généraliste pour l’Ouest américain.

À l’automne 2014, le mensuel avait fasciné par son mode de distribution : le premier numéro avait été envoyé à 400 000 lecteurs sélectionnés selon différents critères – principalement le lieu de résidence sur la côte ouest – et insérés dans l’édition du dimanche d’autres journaux tels que le New York Times ou le Los Angeles Times, comme une publicité. Deux journaux pour le prix d’un.

La suite après la publicité

En ce début d’année 2016, le magazine donne envie d’aller faire un tour en Californie. À chaque fois, des articles de très haute qualité et des visuels finement édités (photos ou illustrations). On aime aussi les sujets lifestyle et les histoires qui emmènent au-delà des Etats-Unis, principalement en Amérique latine et en Asie.

C’est surtout la présentation des articles qui séduit : California Sunday est sans doute l’un, sinon le site de journalisme le plus raffiné visuellement à ce jour.

Ce qu’on a aimé lire en 2015 :

Pourquoi les suivre en 2016 :

La suite après la publicité
  • Parce que leurs articles sont passionnants et leur maquette soignée.
  • Parce qu’on a l’espoir que California Sunday descende un peu plus bas qu’au Mexique et donne à l’Amérique latine la place qu’elle mérite dans les sujets magazines.

6Mashable

 

Peut-être encore plus que BuzzFeed, Mashable a été capable, en 2015, de faire le grand écart entre buzz et articles d’actualité, montrant aux sceptiques que grand écart il n’y avait peut-être plus, et que les deux pouvaient très, très bien cohabiter.

En 2015, Mashable s’est installé sur Discover, la plateforme de Snapchat, et a signé un partenariat avec France 24 pour développer un Mashable français dont le lancement est prévu pour la mi-février, avec neuf journalistes pour commencer.

Le site publiera un tiers de contenus originaux et deux autres tiers de contenus traduits du Mashable américain ou issus du site de France 24.

La suite après la publicité

Ce qu’on a aimé en 2015 :

Pourquoi les suivre en 2016 :

Parce que l’arrivée d’un Mashable français a fait grincer quelques dents dans d’autres médias français. Après Slate, le Huffington Post, BuzzFeed et Business Insider, Mashable serait le cinquième site américain à débarquer avec une version française.

7Matter

 

La suite après la publicité

C’est la publication phare de Medium, rachetée en 2013. Cette année, Matter a publié des articles de très grande qualité, sur Airbnb, sur le pétrole, sur la crise des réfugiés, et a surtout créé des thématiques – comme celle, pendant un mois, liée aux personnes transgenres, ou la plus récente « Men Issue ».

D’où sa présence dans cette liste : en 2015, les choix éditoriaux de Matter ont montré que Medium restait une plateforme incontournable pour le journalisme, même si ses fondateurs ont eu à souhait de faire évoluer son image vers quelque chose qui se rapproche d’un site d’échange d’opinions.

Ce qu’on a aimé en 2015 :

Pourquoi les lire en 2016 :

La suite après la publicité
  • Parce que l’évolution de Matter en dira toujours beaucoup sur celle de Medium.
  • Parce que Matter a toujours laissé la part belle aux illustrations graphiques et qu’on en demande davantage – en plus de ça, ou de ça.

8Politico

 

Le site américain lancé en 2007 avait soi-disant terminé 2014 en pleine « crise identitaire », marqué par des divisions internes et des départs de journalistes et éditeurs phares. Cette « crise » ressemble surtout à une transition, tant Politico fait désormais partie de l’establishment médiatique : les concurrents traditionnels, le New York Times et le Washington Post en tête, ont rattrapé leur retard sur la couverture plus punchy de l’actualité politique par Politico, et d’autres sites, tels que Vox ou BuzzFeed, la couvrent de plus en plus.

Politico joue désormais sur beaucoup de tableaux : il doit rendre sa version gratuite – une vitrine – de nouveau attrayante, alors que des sites s’adressant à un public plus jeune le concurrencent plus directement. Il doit, de l’autre côté, conserver ses 1 800 abonnés Pro, qui paient entre 10 000 et 300 000 dollars par an, selon la Columbia Journalism Review.

Il doit surtout faire ses preuves à Bruxelles, où Politico a lancé une version européenne en avril avec 40 journalistes, et préparer l’après : les fondateurs du site ont annoncé vouloir installer Politico dans « chaque capitale de pays important d’ici à 2020 ».

La suite après la publicité

Ce qu’on a aimé en 2015 :

Pourquoi les suivre en 2016 :

  • Parce que les 40 journalistes de Politico Pro ont été invités par la rédaction en chef à écrire davantage pour la version gratuite du site : ce qui pourrait être un avantage décisif dans la couverture de la campagne présidentielle amércaine de 2016.
  • Parce qu’il faudra sûrement plus que quelques mois à Politico Europe pour rendre l’actualité politique de l’Union européenne vivante et attrayante.

9The Intercept

 

Le site de journalisme d’investigation The Intercept avait suscité beaucoup d’enthousiasme à l’annonce de son lancement en 2014, notamment grâce à ses figures fondatrices, Glenn Greenwald et Laura Poitras (à l’origine des révélations d’Edward Snowden) et le journaliste d’investigation Jeremy Scahill.

La suite après la publicité

The Intercept devait être le titre phare de First Look Medias, un groupe de presse créé par Pierre Omidyar, le fondateur d’eBay. Mais The Intercept reste l’unique vaisseau du groupe pour le moment.

Malgré un rythme de publication initialement peu soutenu et quelques couacs internes que les autres médias se sont empressés de couvrir, The Intercept a marqué 2015 avec deux productions de grande qualité : les « Drone Papers », une série de huit articles sur les dessous des frappes de drones américaines au Moyen-Orient, en Asie et en Afrique.

Le site a également créé Fields of Vision, une branche vidéo de The Intercept chapeautée par Laura Poitras, la réalisatrice du documentaire « Citizen Four » sur Edward Snowden.

Ce qu’on a aimé lire en 2015 :

La suite après la publicité

Pourquoi les suivre en 2016 :

  • Parce qu’on en attend davantage de Fields of Vision, lancé en milieu d’année.
  • Parce qu’on ne peut s’empêcher de penser qu’après les révélations sur la NSA, après les « Drone Papers », 2016 verra peut-être d’autres révélations de whisteblowers, et ce sur The Intercept.

10The Kernel

 

Depuis deux ans, le magazine web The Kernel publie chaque dimanche une série d’articles sur un sujet tech ou lié à la technologie : le hacking, le futur du sexe, les catastrophes, le corps, les obsessions…

Les articles sont originalement anglés, bien illustrés. Après une première année thématique qui avait exploré les fondamentaux – le Deep Web, Reddit, l’éducation, le e-sport –, on attendait de voir ce que réservait 2015. On n’a pas été déçus, avec, entre autres, un excellent numéro sur la médecine, un autre sur la drogue et, surtout, celui sur Black Lives Matter. Sans oublier un article sur les Neopets. Oui, les Neopets.

La suite après la publicité

Sur la forme, l’évolution de The Kernel en dit long sur celle des médias web. Son fondateur, un ancien journaliste tech du Telegraph, l’avait lancé en 2011 au Royaume-Uni avec deux objectifs : donner de la couleur au journalisme tech européen, et en faire le « tabloïd favori d’Internet ». Le site a fermé en 2013, puis a rouvert en étant financé par un fonds allemand, avant d’être racheté, en 2014, par The Daily Dot… une start-up américaine. 

Enfant spirituel d’un Wired qui se serait uni à Vice le temps d’une nuit, The Kernel est, avec Backchannel, la publication tech à lire régulièrement.

Ce qu’on a aimé lire en 2015 :

Pourquoi les suivre en 2016 :

La suite après la publicité

Parce que la première édition de cette année sur la technologie et son futur est déjà très solide.

Et aussi...

Lire la suite (gratuite !) de cet article sur le site de notre partenaire Ulyces pour découvrir pourquoi vous devriez vous intéresser à FiveThirtyEight, Mosaic, STAT, Pitchfork, SB Nation, The Atavist Magazine, The Marshall Project et This. 

Ulyces est un magazine qui publie des enquêtes, des grands reportages et des interviews exclusives (vous pouvez les acheter à l’unité ou vous abonner).

Elian Peltier
A lire ensuite
En kiosque