Sondage : les Français ne veulent plus du statut de première dame

Sondage : les Français ne veulent plus du statut de première dame

    Qu'elle s'appelle Valérie, Carla, Cécilia ou qu'elle porte un tout autre prénom, les Français ne veulent plus de première dame. C'est ce que révèle notre sondage exclusif BVA*. Une nette majorité (54â??%) opte pour une solution radicale : ni rôle ni statut officiel ni, surtout, moyens de la République affectés à l'épouse ou la compagne du président (ou un jour au conjoint de la présidente).

    Le débat est certes revenu au premier plan à cause de la love affair à l'Elysée, la liaison prêtée au chef de l'Etat avec l'actrice Julie Gayet, mais il n'a rien de neuf. Il se pose en fait à chaque entrée à l'Elysée d'un nouveau couple présidentiel : faut-il absolument un bureau, des collaborateurs, des officiers de sécurité et une mission spécifique pour celle qui partage la vie de l'élu des Françaisâ???

    Une ambiguïté au sommet de l'Etat

    Certaines ont répondu d'elles-mêmes à la question, comme Claude Pompidou qui ne cacha jamais son peu de goût pour ce palais et cet apparat. Ou comme Cécilia Sarkozy qui ne se « voyait pas, disait-elle, dans ce rôle-l? et prit la poudre d'escampette au bout de quelques mois. Si d'autres, question d'époque et de génération sans doute, se coulèrent parfaitement dans le moule, à l'image de Mmes de Gaulle et Giscard d'Estaing, ou y ajoutèrent une touche personnelle de piment comme Danielle Mitterrand ou Bernadette Chirac, les plus récentes dans le rôle, Carla et Valérie, eurent d'emblée du mal à concilier leur carrière professionnelle et leur nouvelle vie de « femme deâ?¦ »

    A l'évidence, là se trouve la « clarification » que demandent les Français : la fin d'une ambiguïté au sommet de l'Etat. C'est un candidat qu'ils ont élu, pas un couple. Ils sont d'ailleurs majoritaires (75â??% selon un récent sondage BVA) à saluer la discrétion affichée par Hollande sur sa vie privée. Cécilia Attias (ex-Sarkozy) qui vit désormais aux Etats-Unis â?? pays où la first lady a un véritable rôle â?? se dit favorable à la création d'un statut de première dame. « On ne peut pas littéralement gommer » celle qui partage la vie du président, plaide-t-elle.

    Bernadette Chirac, elle, rejette tout statut officiel mais prône le maintien de la situation actuelle : « Il faut un secrétariat, tout de même, dit-elle, mais le statut, c'est ridicule. C'est le président qui est élu. » Un secrétariat, ne serait-ce que pour traiter l'abondant courrier et les requêtes que les Français ont pris l'habitude d'adresser à la dame de l'Elysée depuisâ?¦ Mme Coty, sous la IVe République !

    >> QUESTION DU JOUR. Valérie Trierweiler peut-elle rester la première dame ?

    Trierweiler, la moins populaire des premières dames

    Les Français, on l'a vu néanmoins, balayent les deux solutions. Ce qu'ils préfèrent, c'est le modèle de Joachim Sauer, l'époux de la chancelière Angela Merkel, plutôt que l'omniprésente Michelle Obama.

    Au-delà des questions de statut, montre aussi notre sondage, certaines premières dames ont bénéficié, et bénéficient parfois encore, de belles cotes de popularité. La plus flatteuse est pour l'épouse de Jacques Chirac. Madame Pièces jaunes est citée par 46â??% des sondés (et 57â??% des sympathisants de droite), devant Danielle Mitterrand (40â??%). L'une comme l'autre sont de fortes personnalités et incarnent bien leur camp politique, Bernadette avec son parcours politique en Corrèze et sa réelle influence sur son époux, Danielle avec son côté pasionaria et ses engagements souvent gênants pour le président socialiste.

    Et Valérie Trierweilerâ??? Elle arrive bonne dernière. Mais il faut dire qu'elle est à l'Elysée depuis à peine un an et demi, et que l'affaire du tweet en soutien du rival de Ségolène Royal aux législatives de 2012 a plombé durablement sa popularité. Elle peut quand même se consoler en constatant qu'auprès du peuple de gauche, elle reste préférée à Cécilia, Carla et Anne-Aymone...

    * Sondage BVA - « le Parisien » - «Aujourd'hui en France » réalisé le 22 janvier 2014 auprès d'un échantillon de 992 personnes

    représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. Méthode des quotas.