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Présidentielle américaineJeb Bush tente de sauver sa candidature

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Lindsey Graham, le sénateur de Caroline du Sud, s'est déclaré candidat pour les primaires républicaines le 1er juin dernier. Il s'est retiré de la course le 21 décembre 2015.
Donald Trump, entouré de sa famille à la Trump Tower à New York, réagit après sa victoire dans l'Indiana. (Mercredi 3 mai 2016).
Donald Trump a étrillé ses adversaires. Clinton et Cruz en ont pris pour leur grade. (Dimanche 1er mai 2016)

Le climat politique, anti-système et anti-sortants, n'est pas favorable à Jeb Bush, ex-gouverneur de Floride, fils et frère des deux derniers présidents républicains, George H. W. Bush (1989-1993) et George W. Bush (2001-2009).

Le milliardaire Donald Trump est en tête des intentions de vote des républicains au niveau national, suivi par le sénateur du Texas Ted Cruz, un ultra-conservateur qui mise lui aussi sur le rejet de l'establishment par les électeurs.

Trump ironise

Initialement, la candidature de Jeb Bush est partie sur les chapeaux de roues. C'était il y a un an environ, et les amis du républicain ont levé plus de 100 millions de dollars avant même sa déclaration formelle de candidature, le 15 juin 2015. Le lendemain, Donald Trump se déclarait, bouleversant la course des primaires.

Aujourd'hui, Jeb Bush recueille en moyenne entre 3 et 4% des intentions de vote, et Donald Trump (34%) se moque souvent de lui pour son manque d'énergie. Il est allé jusqu'à le tancer en l'encourageant à utiliser son nom de famille pour remonter.

«Il avoue ne pas comprendre ce phénomène», dit à l'AFP un grand donateur de Jeb Bush. Selon lui, le républicain est atterré face au succès d'un homme ayant une si faible maîtrise des enjeux de politique étrangère. Jeb Bush est choqué, dit-il, «qu'un homme comme Trump soit récompensé pour tant de déclarations intolérantes, scandaleuses et fausses».

Début dans l'Iowa

Les primaires se dérouleront sur plusieurs mois dans tous les Etats, mais le début, dans l'Iowa le 1er février, puis dans le New Hampshire le 9 février, est plus important car ces premières consultations sont les premiers tests électoraux concrets, après des mois de sondages virtuels. Les deux Etats servent souvent à éliminer, de facto, les candidats les plus faibles.

Jeb Bush a apparemment abandonné l'Iowa pour espérer un coup d'éclat dans le New Hampshire, où il a renforcé ses équipes. Sa cote y est meilleure qu'au niveau national, avec 9% des intentions de vote en moyenne, selon le site spécialisé RealClearPolitics.

«J'ai fini par me dire que pour Jeb, le New Hampshire était une affaire de vie ou de mort», dit le donateur. «Je n'aurais jamais imaginé ça. Il a mis énormément de ressources sur le New Hampshire, comme s'il mettait tous ses jetons au milieu de la table».

Fronde anti-Trump

Bush n'est pas seul à avoir été marginalisé par Donald Trump. Les gouverneurs du New Jersey, Chris Christie, et de l'Ohio, John Kasich, entendent aussi rassembler le camp des électeurs «sérieux» donc selon eux anti-Trump, et ils fondent leur stratégie sur un succès dans le New Hampshire.

«L'establishment républicain est apoplectique face à Trump et Cruz», dit le professeur Steffen Schmidt, de l'Université d'Etat de l'Iowa, qui suit les présidentielles depuis 40 ans. Selon ce politologue, il ne faut pas se focaliser sur le New Hampshire, et plutôt s'intéresser aux primaires suivantes, où Jeb Bush et d'autres pourraient amasser de nombreux délégués. New York, l'Illinois, l'Ohio, le Wisconsin, la Pennsylvanie voteront en mars et avril, et la Californie et le New Jersey en juin. Les républicains y sont jugés plus traditionnels et peut-être moins enclins à voter Trump.

Etat le plus peuplé

Pour tenir jusque-là, le trésor de guerre de Jeb Bush sera bien utile, note Steffen Schmidt. Pour gagner en Californie, l'Etat le plus peuplé, par exemple, les candidats devront dépenser des fortunes en publicités télévisées.

Les partisans de Bush regrettent cependant qu'il n'ait pas frappé plus fort, à la télévision, contre Donald Trump.

Une «tragédie»

Pour le consultant politique Stuart Stevens, conseiller du candidat républicain Mitt Romney en 2012, Jeb Bush aurait dû attaquer Donald Trump très fort dès le début, au lieu de s'en prendre à ses rivaux du centre-droit, notamment le sénateur Marco Rubio, troisième des sondages nationaux.

«Il n'y a rien de honteux à perdre une élection présidentielle», dit Stuart Stevens à l'AFP. «Mais faire campagne et perdre, tout en aidant la personne qui représente tout ce à quoi vous vous opposez dans le parti républicain et dans votre vie, ce serait une tragédie».

AFP