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"Tout le monde a des fusils ici", assure Didier Jobit, maire de Magnac-Lavalette-Villars, 450 habitants. Dans cette commune rurale de Charente, Lulu, un retraité de 72 ans, s'est fait agresser à son domicile. Choquée, la population a bien l'intention d'organiser sa défense. Alors, Didier Jobit va proposer vendredi au conseil municipal de doter les quelque 300 foyers d'une bombe lacrymogène afin d'éviter, dit-il à l'AFP, que ne "ressortent les fusils".
Dimanche, Lucien Sénillout, dit "Lulu", a reçu un coup de fusil sans trop de gravité dans la mâchoire après s'être débattu avec un homme cagoulé qui a sonné à sa porte en lui demandant "de l'argent". "On était pas loin de la carotide", a soufflé la victime, une large entaille sous la mâchoire. "Lulu a bien fait de résister, s'il ne l'avait pas fait, on ne sait pas où ça se serait arrêté", a soutenu le maire, estimant cependant : "Une arme chargée chez soi, ce n'est pas normal, on peut commettre l'irréparable, agression à domicile ou pas."
C'est pour éviter "des drames" similaires à ceux qu'il a vécus durant sa carrière de pompier, "avec des enfants touchés en manipulant des armes", qu'il souhaite "répondre à la problématique des fusils dans les maisons" en proposant que les habitants se dotent de bombes lacrymogènes, de détecteurs de présence et de chaînettes de sécurité aux portes. Tout en se défendant de promouvoir l'autodéfense, en quête de "solutions", M. Jobit, également conseiller général divers droite, va mettre le sujet à l'ordre du jour du conseil municipal prévu vendredi soir à huis clos.
La préfecture vent debout
"Il n'est pas imaginable que le maire mène à bien une telle initiative", a opposé Ludovic Pacaud, directeur de cabinet du préfet de la Charente. "Elle sort de ses prérogatives et nous l'invitons à explorer avec la gendarmerie d'autres moyens conventionnels", a-t-il poursuivi, citant en exemple le dispositif "Voisins vigilants" incitant les riverains à signaler tout comportement suspect. Si une telle délibération était prise, elle serait rejetée par le contrôle de légalité de la préfecture, a-t-il prévenu.
"J'ai sauvé des vies en tant que pompier, si je peux en épargner en tant que maire, ce n'est pas 2 000 euros qui vont m'en empêcher", assure Didier Jobit, qui se dit prêt à puiser sur ses propres deniers pour équiper ses administrés.
Je dis bravo a ce maire qui sort du cadre et qui trouve des solutions pour aider ses concitoyens. Il fait le travail pour lequel il est payé et plus Nos ministres devraient prendre exemple...
L état n est déjà pas fichu de protéger ses citoyens contre les escros de financiers, comment voulez vous quelle nous protège contre les autres délinquance la seule chose qu on nous demande c'est de payer pour des services que nous n'avons plus.
Ce directeur de cabinet du préfet, Mr Ludovic Pacaud, est sans doute un jeune énarque. Plutôt que de donner des conseils de modération à ce maire qui s'efforce d'attirer l'attention, il ferait mieux de prendre directement attache avec lui et explorer de vraies pistes de solution. Il devrait saisir que c'est des citoyens qu'il faut s'occuper et pas des prérogatives de tel ou tel. Bien sûr, c'est plus difficile que d'utiliser le langage politiquement correct et plus risqué pour sa carrière !