Agression antisémite à Marseille : l'auteur se revendique de Daech, Hollande condamne

 

Agression antisémite à Marseille : l'auteur se revendique de Daech, Hollande condamne

    Des détails émergent sur le profil, la personnalité et les motivations de l'agresseur d'un enseignant juif à Marseille lundi matin. Le procureur de la République de Marseille Brice Robin a abordé les premiers éléments de l'enquête lors d'une conférence de presse lundi après-midi.

    En pleine rue et devant témoins, le lycéen de 16 ans, de nationalité turque et d'origine kurde, a porté des coups avec une machette à la victime, un professeur de 35 ans, enseignant à l'Institut franco-hébraïque de la Source, près de la mairie du 9e arrondissement de Marseille. Attaquée par derrière, la victime a été blessée au dos et à la main mais «a réussi à se protéger avec son livre religieux, la Torah», selon le procureur.

    D'après le témoignage de la victime, l'agresseur avait un «regard haineux» mais n'a rien dit pendant l'attaque. L'agresseur a ensuite abandonné sa machette «émoussée» d'une vingtaine de centimètres et pris la fuite. Pour le procureur, «il s'agit à l'évidence d'une agression à caractère antisémite» avec une «forme de préméditation».

    Il revendique son acte après son interpellation

    Interpellé par une équipage de la BAC, il alors dit avoir agir «au nom d'Allah et de Daech». Il a proféré des menaces à l'encontre de la police affirmant que lorsqu'il sortirait, il s'armerait d'une arme à feu pour tuer des policiers. Au moment de son interpellation, il portait un couteau en céramique de 20 cm avec lequel il comptait agresser les policiers. Il a également affirmé avoir agi car «les musulmans de France déshonorent l'Islam et les militaires protègent les juifs».

    Décrit comme un «bon élève d'un lycée de la ville», l'adolescent n'a aucun antécédent judiciaire ni psychiatriques et n'était pas connu des services de renseignements. Il se serait radicalisé sur Internet en toute discrétion à tel point que «ses parents sont tombés de l'armoire en apprenant son arrestation», selon le procureur Brice Robin.

    Ce lycéen sans histoire a été mis en examen pour «tentative d'assassinat aggravée en raison d'un appartenance religieuse» et «apologie de terrorisme». La section antiterroriste du parquet de Paris a été saisie. L'enquête a été confiée conjointement à la police judiciaire de Marseille, à la sous-direction antiterroriste (SDAT) et à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).