VIDEO. Attentats de Paris : les victimes du 13 novembre s'unissent

Une association a été montée pour affronter les difficiles conséquences du drame.

VIDEO. Attentats de Paris : les victimes du 13 novembre s'unissent

    Patricia a perdu sa fille Precilia et le compagnon de celle-ci, Manu, dans le carnage du Bataclan. La sÅ?ur de Clara, encore hospitalisée, souffre le martyr après les sept balles reçues lors du mitraillage de la terrasse de la Belle Equipe. Le père de Sophie est la personne tuée par les kamikazes du Stade de France. Quant à Emmanuel, même si son corps a été épargné, une partie de son âme est restée dans les allées du Bataclan. Unis par ce tragique destin, tous les quatre font partie de la quinzaine de membres de la nouvelle association 13 Novembre : Fraternité et Vérité*, créée deux mois après les attentats de Paris et Saint-Denis (Seine-Saint-Denis).

    « Ensemble, nous pouvons être un interlocuteur crédible dans le long combat qui nous attend, pour les démarches administratives et le suivi de l'enquête », confie son vice-président, Emmanuel Domenach, un rescapé du Bataclan. « On a besoin de se soutenir, ajoute Patricia Correia qui, dans ses rares moments de sommeil, rêve que sa fille est encore en vie. On veut aussi perpétuer le souvenir de ce qui s'est passé. »

    Même s'ils ont en mémoire de beaux moments de solidarité, l'investissement des secours ou l'écoute de certains policiers, victimes et proches insistent sur les « galères » rencontrées depuis. « J'ai dû me débrouiller toute seule pour avoir des informations, déplore Patricia Correia. A l'Institut médico-légal, on m'a dit que c'était à moi d'appeler pour savoir quand récupérer le corps de ma fille. C'était à eux de le faireâ??! »

    « Des progrès sont nécessaires sur le suivi psychologique, qui devrait être immédiat, ajoute Emmanuel Domenach. Je connais des personnes à qui rien n'a été proposéâ??! » Il y a aussi la découverte d'un univers juridique opaque et complexe. « Chaque jour, il y a de nouveaux formulaires à remplir et des factures qui tombent. On est perdus et on ne nous aide pas », s'emporte Sophie Dias, la fille de Manuel, le chauffeur de car tué à la porte D du Stade de France.

    « On doit tout faire nous-mêmes : remplir le dossier d'indemnisation, régler les problèmes de prise en charge médicale ou prendre attache avec un avocat », embraye Clara Akan Bambal, dont la sÅ?ur Jessica ne sait pas encore si elle pourra remarcher. L'association se veut constructive. Certains ont déjà des idées, comme Clara qui propose l'instauration d'un guichet unique. « La simplification doit être un objectif permanent », abonde Stéphane Gicquel, le secrétaire général de la Fédération nationale des victimes d'attentats et d'accidents collectifs (Fenvac), qui intervient en soutien de l'association. Son vice-président insiste : « Il faut que du 13 novembre ressorte une fraternité. »

    VIDEO. Les victimes des attentats créent l'association «13 Novembre : Fraternité et Vérité»

    * Contact@13onze15.org