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Hillary Clinton ne retient plus ses coups contre Bernie Sanders

Bernie Sanders et Hillary Clinton
Bernie Sanders et Hillary Clinton Photo d'archives, AFP


«Je m’étais préparée à une course serrée» : Hillary Clinton feignait l’assurance mercredi après une série de mauvais sondages, mais en pratique, la candidate démocrate à la Maison Blanche juge son rival Bernie Sanders dangereux et a intensifié les attaques contre lui.

Signe des sueurs froides du camp Clinton, son porte-parole Brian Fallon tweete quasi-exclusivement des attaques contre Bernie Sanders depuis vendredi, avec une munition principale: un vote du sénateur socialiste, en 2005, pour maintenir l’immunité judiciaire des fabricants d’armes.

Comme l’admet elle-même Hillary Clinton, sur le fond, les deux candidats sont d’accord sur beaucoup de choses. Alors elle creuse dans le passé du sénateur de 74 ans pour tenter de persuader l’électorat démocrate de la cohérence chancelante de son engagement.

La force de Bernie Sanders, c’est son discours anti-élites et anti-Wall Street, dont les démocrates ont soudainement pris connaissance durant cette campagne. Mais c’est aussi la première fois que la longue carrière du socialiste est passée au crible, avec d’éventuels votes gênants pour l’homme qui veut succéder à Barack Obama.

«Non, je ne suis pas inquiète du tout, je travaille dur», a assuré mercredi Hillary Clinton sur la chaîne NBC. La candidate de 68 ans a fait le tour des matinales.

«Je m’étais préparée à une course serrée, a-t-elle dit sur CBS. Et sur ABC: «Je ne fais pas attention aux sondages».

L’automne de la démocrate a été glorieux. Après un été difficile, elle avait réussi à neutraliser les attaques et consolider sa pole position.

Mais les sondages, depuis quelques jours, penchent du côté de Bernie Sanders dans les deux Etats qui lanceront les primaires en février, Iowa et New Hampshire. Ces Etats distribuent 2% des délégués à la convention d’investiture, et Hillary Clinton dit désormais qu’ils ne sont pas mathématiquement nécessaires pour remporter les primaires.

«Je veux gagner et j’ai une perspective longue pour y parvenir. J’ai construit une infrastructure de campagne dans les Etats qui viennent après, la Caroline du Sud, le Nevada et les suivants», dit-elle.

De fait, la Caroline du Sud et son électorat démocrate noir restent un bastion Clinton.

En 2008, Barack Obama avait empoché une victoire surprise en Iowa, ce qui avait fait bondir sa cote nationale. Le camp Clinton semble confiant que Bernie Sanders n’est pas le même genre de candidat, incapable de s’envoler dans le reste du pays.

Les deux candidats, plus l’ex-gouverneur du Maryland Martin O’Malley, débattront dimanche à Charleston, en Caroline du Sud. Lors des trois premières rencontres, Hillary Clinton avait dominé.

Elle tentera de marquer des points contre Bernie Sanders sur sa supposée bienveillance passée envers les fabricants d’armes, quand le sénateur du Vermont était soucieux de ne pas se mettre à dos les électeurs chasseurs de son Etat.

Il se dit aujourd’hui prêt à réexaminer la question, à l’heure où tout le parti et Barack Obama ont fait des lois sur les armes un thème central de campagne. Et il critique les revirements et ambiguïtés d’Hillary Clinton sur Wall Street, les accords commerciaux, l’environnement...

«Le sénateur Sanders a été un élu très fiable pour le lobby des armes à feu», a encore insisté Hillary Clinton mercredi.

Autre sujet: le système de santé. Bernie Sanders a proposé une révolution avec la création d’une assurance maladie à l’Européenne, unique et centralisée. Hillary Clinton lui reproche de vouloir défaire la réforme Obama de 2010, qu’elle veut améliorer. C’est l’angle d’attaque choisi par Chelsea Clinton mardi dans l’une de ses premières sorties de campagne.

Pour Clinton, l’argument final est qu’elle est la plus capable d’être élue en novembre. Plus solide, plus expérimentée, plus centriste face à un éventuel candidat ultra-conservateur comme Ted Cruz, ou à l’incendiaire Donald Trump.

Ses équipes montent les enchères en prévenant que le prochain président devra probablement remplacer plusieurs juges de la Cour suprême. Il serait irresponsable, dit en substance John Podesta, président de sa campagne, de tenter l’aventure Sanders quand le droit à l’avortement est dans la balance.

«Le camp Clinton est très nerveux», s’est amusé Bernie Sanders, avec un immense sourire, mardi soir sur NBC. Sûr de son message, il a prédit qu’il rencontrerait un écho fort en Iowa, dans le New Hampshire «et tous les Etats du pays».

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