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Politique

Le véritable Ni-Ni? Ni Hollande ni Sarkozy!

Le Ni-Ni souhaité par le chef des Républicains en refus d’un front républicain contre le FN s’est transformé en rejet puissant des deux présidents sortants.
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François Hollande accueille Nicolas Sarkozy à l'Elysée, le 11 janvier 2015
MATTHIEU ALEXANDRE / AFP

C'est rageant quand un concept, politique ou autre, se retourne contre celui qui l'a élaboré. Ainsi en va-t-il du si contesté Ni-Ni, Ni-PS, Ni-FN, visant à détruire l'idée même d'un "front républicain" contre l'extrême-droite. Nicolas Sarkozy est à l'origine de cette formule qui vaut clivages et conflits au sein même de LR (Les Républicains), le grand parti de la droite. Il l'avait évidemment pressenti, mais pensait imposer cette ligne. Première erreur. L'ex-président ne se doutait pas -deuxième erreur - que le Ni-Ni se retournerait illico-presto contre ... lui-même et son "meilleur " ennemi, chacun reconnaîtra François Hollande...

Le Ni-Ni, Ni-PS, Ni-FN n'a pas résisté au second tour des récentes élections régionales, notamment dans le Sud et le Nord. Nicolas Sarkozy a encaissé ce désaveu autant culturel que politique. À l'inverse, les études d'opinion répètent à satiété qu'il reste d'airain, ce Ni-Ni, dès lors que les Français expriment leur souhait pour la prochaine présidentielle: pas question de refaire le même match avec les mêmes "champions", ceux de 2012 ; il est donc indispensable de "sortir les sortants", à gauche comme à droite. Conséquences sondagières: Manuel Valls plutôt que François Hollande; Alain Juppé en lieu et place de Nicolas Sarkozy. Seront-ils seulement entendus, les Français? Ou subiront-ils une nouvelle fois le poids (insupportable) des institutions de la Ve République et des machineries politiques?  

Sarkozy outsider d’une primaire qu’il croyait acquise

À droite, la situation de Nicolas Sarkozy se révèle singulièrement compliquée, et chaque jour davantage. Du fait de la primaire ou, plus précisément encore, du succès annoncé de ce processus. Si cette primaire fait exploser le "noyau dur", le "noyau militant" de LR, si les électeurs sont nombreux - les spécialistes augurent déjà de 3 à 4 millions de votants - la tâche de l'ex-président apparaît de plus en plus difficile: il symbolise en effet le "diviseur" confronté à Alain Juppé le "rassembleur". S'il ne parvient pas, dans les mois qui viennent,  à retourner cette double image, alors la primaire pourrait tourner, pour Sarkozy, à la débâcle.

Cette position ultra difficile, Nicolas Sarkozy l'avait en quelque sorte anticipée. Annonçant avec tambours et trompettes son "retour" en politique, il avait pour objectif prioritaire de phagocyter l'organisation de cette primaire, de passer en force pour imposer "l'évidence" Sarkozy. Rien n'a marché car, par exemple, il n'avait pas compris que ses principaux concurrents, Alain Juppé, François Fillon ou Bruno Le Maire ne le craignaient plus et qu'au pire, si le processus de la primaire n'était pas assuré, l'un d'entre eux se présenteraient au premier tour de l'élection présidentielle, signant ainsi la débâcle de Sarkozy et de la droite confondus. C'est ainsi que l'ex-chef de l'État a fini d'abord par entendre qu'il n'échapperait pas au combat de la primaire et, ensuite, qu'il en devenait l'outsider, dix (!) points dernière Juppé.

Une primaire voulue par les électeurs de gauche

En apparence, François Hollande est, lui, installé dans une position un tant soit peu plus confortable. En effet, il semble en mesure d'échapper à la primaire pourtant inscrite dans les statuts du Parti Socialiste, "son" parti, ce parti qu'il gouverna si longtemps, une décennie. Pour une raison, d'ailleurs, qui peut dépasser l'entendement: dans la gauche institutionnelle, organisée, quasiment personne ne veut de cette primaire - et surtout pas le président sortant. Point final? Oui, sans aucun doute oui, mais avec ce paradoxe destructeur: dans les sondages, les électeurs de gauche affirment avoir déjà tourné la page Hollande, approuvent l'organisation d'une primaire et semblent déjà, toutes sensibilités confondues, jouer la carte... Valls...

Ni-Ni. Ni-Sarkozy, Ni-Hollande. Ni-Hollande, Ni-Sarkozy: le rejet est puissant, désastreux au plan de l'esprit démocratique puisque aucun des deux protagonistes n'acceptent, pour l'instant, d’en tenir compte. Bien sûr, Alain Juppé et Marine Le Pen pourrait être en mesure de profiter de ce jeu à somme nulle. 

 

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