C’est un nouveau « massacre » imputé aux membres de l’organisation Etat islamique (EI), qui pourrait être l’un des plus meurtriers depuis le début du conflit syrien, en mars 2011. L’EI a revendiqué, samedi 16 janvier, une « vaste attaque » menée sur plusieurs fronts dans la ville de Deir ez-Zor, dans l’est de la Syrie.
L’agence de presse officielle syrienne SANA affirme, citant des habitants, que trois cents civils ont été tués dans le quartier de Al-Baghaliyeh. L’Observatoire syrien des droits humains (OSDH) évoque pour sa part un bilan de cent trente-cinq morts, « dont au moins quatre-vingt-cinq civils et cinquante soldats syriens et combattants de milices prorégime ». L’organisme affirme en outre que quarante-deux djihadistes ont été tués dans l’opération.
Selon l’OSDH, l’organisation terroriste a également enlevé quelque quatre cents civils, dont des femmes et des enfants, à Al-Baghaliyeh et dans des secteurs alentour. Ces civils, de confession musulmane sunnite, auraient été emmenés vers des régions contrôlées par le groupe djihadiste.
L’offensive a été déclenchée par un attentat-suicide à la voiture piégée à Deir ez-Zor, une ville que se disputent les forces loyalistes et les djihadistes. L’EI, après l’attaque de samedi, contrôlerait environ 60 % de la ville. Le gouvernement de Damas en contrôle toujours des portions, ainsi qu’un aéroport militaire à proximité, malgré les attaques répétées de l’EI.
Seize djihadistes tués près d’Alep
Dans le même temps, dans le nord du pays , la bataille pour empêcher les djihadistes d’approcher d’Alep, divisée entre quartiers contrôlés par le gouvernement et quartiers sous contrôle rebelle, s’est poursuivie tout le weekend. Au moins seize combattants de l’EI ont été tués dans une attaque, repoussée, contre une position du régime près de la ville d’Al-Bab, bastion djihadiste au nord-est de la ville, a indiqué l’OSDH.
Les forces loyalistes se trouvent désormais à moins de dix kilomètres de cette ville, une distance qu’elles n’avaient plus atteinte depuis 2012. « A travers cette opération, l’armée tente d’élargir sa zone de sécurité autour de la ville » d’Alep et d’empêcher les rebelles de se réapprovisionner dans les environs, a expliqué une source de sécurité. Selon un de leurs commandants, les forces progouvernementales se battent actuellement sur sept fronts dans la province.
Le régime espère affaiblir l’EI, qui contrôle une partie de la province, voisine de celle de Raqqa, dont le chef-lieu est la « capitale » de facto de l’organisation djihadiste. « Les forces du régime ont un plan précis pour couper le territoire que contrôle l’EI dans la province d’Alep de celui qu’il contrôle à Raqqa », écrit le directeur de l’OSDH. A Raqqa, « au moins seize personnes ont été tuées, dont des civils, et trente ont été blessées dans huit raids qui ont visé des quartiers de la ville et ses alentours », a-t-il ajouté, sans dire si les frappes avaient été menées par l’aviation russe ou par la coalition internationale emmenée par Washington.
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