Le retard de la France s’accentue dans les renouvelables

wind power pic.jpg

Les investissements dans les énergies renouvelables en France affichaient déjà un fort retard. Ils ont fondu de moitié en 2015.

Les renouvelables n’ont jamais été le fort de la France, dont le mix énergétique a tendance à se reposer sur ses lauriers radioactifs.

L’énergie nucléaire, largement disponible et neutre en CO2, incite peu aux investissements dans d’autres énergies. En matière de renouvelables, après une forte accélération entre 2005 et 2014, la production et les investissements sont à la peine, comme le craignait la Commission européenne en juin dernier.

>>Lire : Bruxelles semonce la France sur ses objectifs d’énergie renouvelables

Le plus inquiétant tient dans le niveau d’investissement, qui a sombré de 53 % entre 2014 et 2015, selon Bloomberg New Energy Finance.

Selon ces premières statistiques, les investissements ont progressé de 4 % à 329 milliards d’euros dans le monde, un nouveau record. Mais ils ont chuté de 53 % en France, passant de 6,2 milliards d’euros en 2014 à 2,9 milliard en 2015. En cause : la forte baisse des grands projets. La contribution des électriciens traditionnels à ces investissements a en effet sombré de 3,6 milliards d’euros en 2014 à 0,9 milliard en 2015.

>> Lire aussi : Les géants de l’énergie accusés de bloquer les renouvelables en France

Rupture des engagements européens

Une situation qui place la France dans une situation préoccupante par rapport à ses engagements.

Selon la directive sur les énergies renouvelables, l’Hexagone aurait dû avoir 16 % d’énergies renouvelables en 2014, pour atteindre 23 % d’énergie renouvelables en 2020.

« Le retard constaté concerne à la fois les composantes électrique et thermique, et a été amplifié par les conditions météorologiques atypiques de l’année 2014, qui ont pesé sur la production de bois de chauffage » assure une note du ministère de l’Ecologie de fin 2015.

En effet, le bois (5,9 % de la consommation d’énergie) représente encore, avec l’hydraulique (3,6 %) la principale source d’énergie renouvelable. L’éolien a frôlé les 1 % de la consommation d’énergie en 2014, contre seulement 1 % pour l’addition du solaire thermique et photovoltaïque, la géothermie, la biomasse et le biogaz.

Retard européen

Si la France affiche un vrai retard dans la répartition de l’effort renouvelable, et se situe en dessous de la moyenne européenne qui place à 15 % la part des renouvelables dans la consommation d’énergie, d’autres ont au contraire dépassé leurs objectifs. C’est le cas de la Bulgarie, de la Suède, de l’Estonie, de la Lituanie et de la Roumanie.

>>Lire : L’AIE demande à l’UE de la stabilité sur ses renouvelables

CONTEXTE

La directive 2009/28/CE fixe un objectif global de 20 % d’énergies renouvelables dans la consommation finale brute d’énergie de l’UE pour 2020. Cet objectif global est décliné en objectifs nationaux, différenciés selon les États membres, dont 23 % pour la France. En 2013, cette dernière est en retard par rapport à d’autres pays, réalisant 61 % du niveau attendu pour 2020, contre une moyenne de 75 % pour l’ensemble

de l’UE.

Mais d’autres pays ont des efforts plus importants encore à consentir : les Pays-Bas, le Luxembourg, le Royaume-Uni, l’Irlande et Malte n’atteignent pas la moitié des objectifs qui leur ont été fixés. À l’inverse, cinq pays dépassent ou atteignent dès à présent leur objectif fixé pour 2020, à savoir la Bulgarie, la Suède, l’Estonie, la Lituanie et la Roumanie.

Commission européenne

Inscrivez-vous à notre newsletter

S'inscrire