COWORKINGParis: Mon premier bureau, du coworking solidaire pour les créateurs de start-up sans le sous

Paris: Mon premier bureau, du coworking solidaire pour les créateurs de start-up sans le sous

COWORKINGUn espace de coworking de plus à Paris ? Pas tout à fait. Mon premier bureau propose le poste de travail à un prix quatre fois inférieur à la moyenne et donne la priorité aux chômeurs en fin de droit...
Benoît Delol a ouvert début janvier Mon premier bureau, un espace de coworking solidaire dans l'ancien hôpital Saint-Vincent de Paul.
Benoît Delol a ouvert début janvier Mon premier bureau, un espace de coworking solidaire dans l'ancien hôpital Saint-Vincent de Paul. - F. Pouliquen / 20 Minutes
Fabrice Pouliquen

Fabrice Pouliquen

Il reste encore beaucoup à faire. Poser la moquette et les luminaires, aménager le coin cafet’et la salle de réunion, couvrir les fils qui dépassent… Mais l’essentiel est là : des sièges, des tables, une connexion wifi et des premiers travailleurs pour donner vie à Mon Premier Bureau.

Le nouvel espace de co-working a ouvert le 4 janvier dans l’ancien hôpital Saint-Vincent de Paul, au 72 avenue Denfert-Rochereau (14e). Un de plus, pourrait-on dire. Ces bureaux à la carte pour travailleurs nomades ont poussé comme des champignons ces dernières années. « Il y en avait 20 à Paris en 2012, il y en a 80 aujourd’hui », observe Marie-Hélène Féron, chargée de mission tiers-lieux à La Fonderie, l’agence numérique de l’Ile-de-France.

« Le premier espace de coworking solidaire »

Mais Mon premier bureau entend marquer sa différence. « Il s’agit du premier espace de coworking solidaire de la capitale », annonce Benoît Delol, à l’origine du projet. Quand un poste de travail se négocie en moyenne à 400 euros TTC par mois à Paris, dans les espaces classiques, Mon Premier Bureau demande, lui, 99 €.

Pour casser ainsi les prix, Benoît Delol a fait preuve de débrouillardise. La mairie de Paris lui a promis une subvention de 5.000 euros. Il a aussi obtenu un loyer à un tarif imbattable en frappant à la porte de l'association Aurore, habituée à louer les locaux dont elle dispose à des porteurs de projets de l’économie sociale et solidaire. Mais son coût de maître reste l’aménagement des 140m² de Mon premier bureau pour lequel il n’a presque pas déboursé un sou. « J’ai contacté des entreprises, à qui j’ai expliqué mon projet puis demandé de l’aide », raconte-t-il tout simplement

Les entreprises mettent la main à la patte

Les réponses ont parfois mis du temps à venir mais, au final, une quinzaine seront positives. Une entreprise fournira la moquette qu’elle installera elle-même dans les prochains jours, une autre à fait don de luminaires, une troisième a fourni une serrure électronique… Benoît Delol a même déniché un aspirateur professionnel. Quant à la peinture, ce sont les élèves d’Artemisia, un centre d’enseignement professionnel de la peinture décorative, qui s’en occuperont dans le cadre d’un chantier-école.

Au total, les dons d’entreprises avoisinent les 36.000 euros. Tout devrait être prêt fin janvier et « l’aménagement final n’aura rien de low-cost », promet Benoît Delol.

Priorité aux chômeurs en fin de droit et aux exclus des incubateurs

Mais tout le monde ne pourra pas en profiter. Déjà parce que Mon premier bureau ne dispose que de 19 postes de travail, dont deux réservés à des artisans. Ensuite parce que le nouvel espace de coworking n’acceptera pas tous les profils. « La priorité sera donnée aux chômeurs en fin de droit dont les ressources sont trop faibles pour leur permettre d’accéder à un bureau ou un atelier sur le marché privé, explique Benoît Delol. Mais aussi aux créateurs d’entreprise le profil n’intéresse pas les incubateurs de start-up.

Mon premier bureau, espace de coworking solidaire qui vient d'ouvrir dans l'ancien hôpital Saint-Vincent-de-Paul, a déjà ses premiers co-workers.

Rémi et Javier, 47 et 51 ans, sont dans cette deuxième catégorie. Ils planchent depuis peu sur un site Internet de conception personnalisée de chaussures. « Dans un espace de coworking, il nous aurait fallu dépenser 700 euros par mois pour louer deux postes de travail, explique Rémi. Impensable. Quant aux incubateurs, il y en a plein à Paris mais peu réservent des places pour un projet de site marchand comme le nôtre. »

Benoît Delol prévoit de remplir bien vite son espace de coworking. Dans l’idéal, cette première adresse doit servir de vitrine pour susciter d’ouvrir d’autres espaces de coworking solidaires en province comme dans d’autres arrondissements parisiens.

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