François Hollande est dos au mur. Le président de la République a conditionné une nouvelle candidature en 2017 à l’« inversion de la courbe du chômage ». Mais le chômage augmente, mois après mois. Lors de ses vœux « aux acteurs de l’entreprise et de l’emploi », lundi 18 janvier, au Conseil économique, social et environnemental (CESE), François Hollande a joué sa dernière carte en présentant un plan pour l’emploi en 2016.
Le nombre de demandeurs d’emplois toujours en hausse
5,5 MILLIONS
En octobre, le gouvernement s’était félicité d’une diminution ponctuelle du nombre de demandeurs d’emploi en catégorie A. Mais si l’on observe les demandeurs d’emploi en catégorie A, B et C (voir encadré), le nombre de chômeurs est passé de 4,4 millions en mai 2012, à la sortie du mandat de Nicolas Sarkozy, à 5,5 millions en novembre 2015, date de la dernière statistique disponible.
Les jeunes et les non-diplômés en première ligne
Des catégories de la population sont surreprésentées parmi les demandeurs d’emploi. C’est particulièrement le cas des jeunes et des non-diplômés. Alors que les cadres et les professions intellectuelles supérieures, selon la terminologie de l’Insee, sont épargnés. En 2013, le taux de chômage des 15-24 ans atteignait pratiquement 24 % contre 9,8 % dans l’ensemble de la population active.
Quand on observe le taux de chômage des 15-29 ans de 2007 à 2014, on constate que la courbe suit la même dynamique que celle de l’ensemble. Entre 2012, l’année d’entrée en fonction de François Hollande et 2014, le taux de demandeurs d’emploi de cette catégorie d’âge est passé de 17,6 % à 18,3 %.
Le déficit de l’assurance chômage se creuse
Autre point noir du mandat de François Hollande, l’état des comptes de l’assurance chômage. En 2012, le déficit était de 2,7 milliards d’euros. En 2015, il atteint pratiquement 3,7 milliards d’euros. Sa dette est aujourd’hui d’environ 25 milliards d’euros et devrait atteindre 29 milliards à la fin de l’année 2016.
Pour bénéficier de l’assurance chômage, il faut respecter certains critères, par exemple avoir travaillé au moins quatre mois au cours des deux dernières années, ou encore ne pas avoir démissionné de son dernier emploi.
Lors de ses vœux au CESE, François Hollande a d’ailleurs déclaré « qu’en France, la durée d’indemnisation est la plus longue d’Europe », mais ce n’est pas tout à fait exact. Il est vrai que la France est l’un des pays qui indemnisent le plus longtemps leurs chômeurs. Une fois les conditions remplies, la durée d’indemnisation sera équivalente à la durée du travail. Un jour travaillé, un jour indemnisé. Mais cette période d’indemnisation est plafonnée à 24 mois. Aux Pays-Bas, cette durée peut aller jusqu’à 38 mois.
La formation comme mesure phare
Le président avait déjà esquissé lors de ses vœux aux Français, le 31 décembre 2015, les grandes lignes de son plan. Sa principale mesure est une rallonge budgétaire de l’Etat pour proposer 500 000 formations supplémentaires aux demandeurs d’emploi, qui viendraient s’ajouter aux formations déjà assurées. L’objectif semble particulièrement ambitieux si on le compare aux entrées en formation lors des années précédentes : 494 000 en 2013 et 543 300 en 2014. Le président de la République assure donc qu’un million de formations seront organisées en 2016.
François Hollande souhaite adopter une nouvelle stratégie et former les chômeurs aux « métiers de demain ». Mais la démarche semble tout de même assez proche des plans de formation précédents. Les besoins des entreprises seront recensés dans les territoires. Une méthodologie déjà utilisée depuis de longues années par Pôle emploi dans son enquête annuelle « Besoins en main-d’œuvre ».
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