La Libye est-elle en train de sortir du chaos ? C’est en tout cas l’espoir qu’a suscité l’annonce, le 19 janvier, de la formation d’un gouvernement d’union nationale, dans le cadre de négociations qui se tenaient à Tunis sous l’égide de l’ONU. L’attente internationale est forte, car le vide de pouvoir a permis à l’organisation Etat islamique de gagner du terrain dans ce pays d’Afrique du Nord.

Sur le site du quotidien Libya Herald, tous les articles du carrousel de une sont consacrés à cette annonce et aux réactions qu’elle a suscitées, notamment de la part des représentants des Etats-Unis et de l’Union européenne. Le journal rapporte ainsi que le porte-parole du département d’Etat, John Kirby, “a appelé tous les Libyens à soutenir le nouveau gouvernement de façon qu’il puisse s’attaquer aux immenses défis humanitaire, économique et sécuritaire du pays”.

Quant à l’annonce proprement dite, elle a pris la forme d’un article très factuel publié le 19 janvier : “Un gouvernement d’union nationale annoncé”. L’un des envoyés du journal à Tunis, où se sont tenues les négociations, rapporte dans l’ordre l’énoncé des 32 noms de ministres et leur charge, sous la houlette de l’homme d’affaires Fayez El-Sarraj.

Aller de l’avant

Le journal relève qu’une seule de ces nominations concerne une femme, Asma Mustafa Al-Usta, nommée ministre de la Culture, et souligne un point important : l’absence de ministère consacré aux Affaires révolutionnaires et aux martyrs de ces presque cinq années de violence et de chaos. Le soulèvement populaire de 2011, le renversement du dictateur Muammar Kadhafi et la prise de la capitale Tripoli par des milices islamistes avaient abouti à l’instauration de deux gouvernements rivaux, créant une faille où l’organisation Etat islamique s’est engouffrée et a prospéré. L’absence d’un tel ministère, reprend le journal, “est considérée comme un signe que le gouvernement d’unité nationale veut aller de l’avant”.

Enfin, le Libya Herald rappelle que, pour être opérationnelle, cette nouvelle équipe doit encore être approuvée par les deux chambres législatives dans un délai de dix jours.