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Le président socialiste de la région Pays de la Loire, Jacques Auxiette, s'est dit vendredi prêt à envisager une fusion de sa région avec la Bretagne tout en taxant "d'erreur" la réouverture du débat sur le nombre des régions. Le président François Hollande a évoqué, lors de sa conférence de presse du 14 janvier, une évolution du nombre de régions, dans un souci d'efficacité et de maîtrise de la dépense publique.
"J'ai la conviction que le débat sur les contours de nos régions n'est absolument pas un sujet prioritaire, ni pour nos concitoyens ni pour atteindre les objectifs assignés par le président de la République. Le rouvrir a été une erreur", a regretté Jacques Auxiette dans une tribune publiée sur son blog et dans le quotidien régional Ouest-France. "Dire qu'il faut fusionner les régions françaises pour qu'elles aient une taille européenne est une imposture", a-t-il lancé en soulignant qu'avec "2,92 millions d'habitants en moyenne elles sont les 4es régions les plus peuplées d'Europe". Par ailleurs, "les régions françaises pèsent 0,07 % du déficit public. Il n'y aura aucune économie réelle à faire en découpant ou regroupant nos collectivités", selon lui.
Le débat sur les régions étant rouvert, "il est de la responsabilité des élus d'y répondre", a cependant poursuivi M. Auxiette, plaidant "pour un statu quo géographique" et "un renforcement de toutes nos coopérations", particulièrement avec la Bretagne. "Et s'il fallait malgré tout un jour faire évoluer les limites administratives, la seule solution cohérente et démocratiquement acceptable (...) serait la création d'une grande région Ouest, fusion de la Bretagne et des Pays de la Loire."
Les nantais se disent´ sots bretons ce fut une ville riche, mes les chantiers ont fermés, les conserveries etc. Elle est devenue une ville de fonctionnaires, d'assistés, une population venant de tout horizon. Je ne vois pas ce que la Bretagne peut y gagner en sauvegardant. Son identité spécifique... Problème de rivalité entre rennes et Nantes... Pas simple...
Ne revenons pas sur l'appartenance séculaire du pays nantais à la Bretagne, puisqu'elle remonte au 9ème siècle et résulte du traité d'Angers de 851, entre Charles le Chauve, roi des Francs et Erispoë, roi des Bretons armoricains.
Dès cette haute époque, les limites de la Bretagne sont posées et resteront stables sauf quelques allers-retours notamment du pays de Nantes, disputé par l'Anjou pendant deux siècles.
Livrée en caution aux Vikings par les Francs qui l'avaient reprise, le Pays de Nantes fut libéré au 10ème siècle par l'armée bretonne d'Alain Barbe-Torte après plus d'un demi-siècle d'occupation et fut longtemps la capitale du Duché avant que Rennes ne lui succède, notamment pour les temps où après le Traité d'Union à la France de 1532, elle perdit son indépendance et devint "Province réputée étrangère".
Elle bénéficia alors d'un "home rule", une dévolution, une autonomie un peu identiques à un Land allemand ou une Région espagnole d'aujourd'hui.
La Révolution abolit les Parlements régionaux existants, émietta les provinces en divisions administratives : les départements. Comme nombre de ses consoeurs, la Bretagne n'exista donc plus officiellement, sans cesser néanmoins d'être une évidence de tout instant dans l'esprit et le coeur des gens.
Un siècle et demi plus tard, pendant la guerre de 39-45, lors de l'essai de régionalisation tenté par Vichy, la Loire Inférieure fut amalgamée à une région composite, créée pour l'occasion et préfigurant les Pays de Loire actuels.
En ces temps de collaboration, il avait en effet paru nécessaire aux autorités en place de détacher la Loire Inférieure du reste de la Bretagne, trop exposée aux attaques des Alliés. Ce qui fut fait par le Décret signé Pétain et Darlan de 1941, sous contrôle de l'Obergruppenführer Werner Best (responsable de la France Ouest), lequel entendait ainsi assurer, par Nantes et la Loire, un ravitaillement de l'intérieur plus sécurisé.
Il est toutefois à noter que les gouvernements de tout bord depuis l'après-guerre ont cautionné et renforcé cette région artificielle, portés par la volonté d'entraver une Bretagne dont la forte personnalité leur paraissait un danger politique pour l'intégrité nationale, du moins telle qu'ils la concevaient.
Aujourd'hui, la dépersonnalisation du caractère breton du département est un fait, peu compatible avec une démocratie, reconnaissons-le, et concerne la dénaturation et la substitution récurrentes des références et de l'Histoire.
Le retour de la Loire Atlantique dans sa région d'origine est une revendication permanente des Bretons depuis Vichy. Reconstituée dans son espace, la Bretagne, pays de réseaux sociaux, est prête à toutes les coopérations avec les régions dans le cadre français et le cadre européen. Mais, d'existence trop ancienne, elle se refuse à l'amalgame et à l'effacement.
Tout comme la France dans l'Union Européenne, en somme.
La situation est déjà chaude en Bretagne. Enlever nous notre identité en nous faisant fusionné avec les pays de la loir... Et la goutte d'eau fera déborder le vase !