Livre de Sarkozy : dans la même page, ses boulettes sur Bush, Obama et Mandela

 

Livre de Sarkozy : dans la même page, ses boulettes sur Bush, Obama et Mandela

    A la page 73 de son livre «La France pour la vie», en vente depuis ce lundi, Nicolas Sarkozy évoque les Etats-Unis et la démocratie américaine, qu'il juge «plus harmonieuse et consensuelle que la nôtre». Pour appuyer son propos, l'ancien chef de l'Etat prend pour exemple «la décision de Barack Obama d'inaugurer la Fondation pour la liberté de son prédécesseur George Bush (le 25 avril 2013, ndlr)». «Et pourtant la campagne entre eux avait été d'une rare violence», ajoute Nicolas Sarkozy.

    Vous ne vous souvenez pas de ce duel Obama-Bush pour accéder à la Maison-Blanche ? C'est normal, il n'a jamais pas eu lieu. Elu en 2000, George W. Bush a été président des Etats-Unis de janvier 2001 à janvier 2009. Comme la Constitution américaine interdit de faire plus de deux mandats, Bush a dû laisser sa place pour l'élection de  2008. Le Parti républicain avait alors désigné John McCain à l'issue des primaires pour affronter le démocrate Barack Obama, finalement victorieux.

    L'erreur, relevée par Matthieu Foulkes, journaliste à l'AFP, n'a pas tardé à faire le bonheur des internautes, qui ont commencé à réécrire l'histoire comme le président des Républicains. «Page 54, Nicolas Sarkozy explique comment il a remporté l'élection présidentielle de 2012», explique @NardineMorano. «Comme Nicolas Sarkozy, je me souviens du débat télévisé du débat télévisé de second tour présidentiel entre Ségolène (Royal) et de Gaulle», avance @hichamnazzal.

    L'erreur de Nicolas Sarkozy est d'autant plus étonnante qu'une centaine de pages plus tard, Nicolas Sarkozy évoque une nouvelle fois la campagne de 2008 avec «le candidat des républicains John McCain».

    La mémoire de l'ancien chef de l'Etat avait déjà été remise en question il y a quelques années. Le 9 novembre 2009, à l'occasion des 20 ans de la chute du Mur de Berlin, Nicolas Sarkozy affirmait dans un message sur Facebook qu'il était présent dans la capitale allemande le 9 novembre 1989. «Nous nous intéressons aux informations qui arrivent de Berlin (...) . Nous décidons de quitter Paris avec Alain Juppé pour participer à l'événement qui se profile. Arrivés à Berlin ouest, nous filons vers la porte de Brandebourg où une foule enthousiaste s'est déjà amassée à l'annonce de l'ouverture probable du mur», écrivait-il.

    Si Nicolas Sarkozy était bien à Berlin en novembre 1989, les versions concernant la date précise de son arrivée dans la capitale allemande  divergeaient. Alain Juppé avait d'abord confirmé la date du 9 novembre 1989 sur son blog, avant de modifier le texte laissant la place au doute. «En novembre, j'étais de nouveau à Berlin, avec ma petite équipe du RPR, dont Nicolas Sarkozy. Le 9 au soir (ou quelques jours plus tard, ma mémoire est imprécise sur la date exacte), il gelait à pierre fendre».

    Dans le cas de la «campagne» Obama-Bush, Nicolas Sarkozy a trouvé des défenseurs sur Twitter, qui avancent le fait que le président des Républicains n'utilise pas le terme de «présidentielle». Selon eux, Sarkozy évoquerait en réalité les échanges par médias interposés entre les deux hommes en 2008.

    Il n'empêche que la page 73 contient une autre belle boulette, irréfutable celle-ci. «J'avais rencontré à trois reprises dans le passé «Madiba» (le surnom de Nelson Mandela, ndlr). La visite de sa prison à Robben Island m'avait bouleversé, écrit Nicolas Sarkozy. Vingt-huit ans dans une cellule trop petite pour que le grand Mandela puisse s'allonger.» Mais comme l'a relevé Jean-Marie Pottier, journaliste à Slate, Nelson Mandela n'a pas passé vingt-huit ans dans sa cellule de Robben Island. Emprisonné entre 1964 et 1990, il est resté dix-huit années dans sa cellule de Robben Island, jusqu'en 1982, avant d'être transféré à la prison de Pollsmoor, près du Cap.