Au Nigeria, un triple attentat-suicide fait au moins 13 morts

La ville avait déjà été la cible du groupe jihadiste Boko Haram, qui avait attaqué une école de jeune filles en avril 2014 et enlevé 276 d'entre elles, dont 219 reste prisonnières. Cet enlèvement de masse avait soulevé une vague d'indignation mondiale.

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Trois kamikazes se sont fait exploser mercredi, tuant au moins 13 personnes, dans la ville de Chibok, dans le nord-est du Nigeria où le groupe islamiste Boko Haram a enlevé plus de 200 lycéennes en 2014, a rapporté un responsable local.

"Le bilan est encore provisoire mais pour l'instant nous avons confirmation d'au moins dix morts et plus de trente blessés", a déclaré le responsable, Ayuba Chibok. Les attentats, qui se sont produits vers midi (11h GMT), visaient le marché qui se tenait ce jour-là, a-t-il précisé.

Un autre habitant, Dazzban Buba, a confirmé le bilan de dix morts et au moins 21 blessés graves, en majorité victimes de brûlures et de fractures. Neuf autres ont pu quitter l'hôpital après avoir reçu des soins, a-t-il précisé.

"C'étaient des attaques-suicides. Le premier (kamikaze) a actionné sa charge explosive à un barrage à l'entrée de la ville où les gens étaient fouillés", a raconté Ayuba Chibok.

"Un deuxième a réussi à entrer sur le marché et s'est fait exploser, a-t-il ajouté. Un troisième a été identifié et poursuivi pas les habitants. Quand il a vu qu'il allait être arrêté, il a fait détoner ses explosifs dans une zone proche du marché".

Le mode opératoire de l'attentat rappelle ceux de Boko Haram, qui vise régulièrement des lieux rassemblant des civils comme les marchés, les mosquées et les gares routières, ainsi que des barrages civils et militaires, les bombes étant actionnées à quelques minutes d'intervalle.

La ville avait déjà été la cible du groupe jihadiste, qui avait attaqué une école de jeune filles en avril 2014 et enlevé 276 d'entre elles, dont 219 reste prisonnières. Cet enlèvement de masse avait soulevé une vague d'indignation mondiale.

Le triple attentat a provoqué un sentiment de peur, a affirmé Ayuba Chibok, racontant que des habitants s'étaient cloitrés chez eux alors que d'autres avaient fui la ville par peur d'autres explosions.

Boko Haram qui a subi des revers sur le terrain dans le nord-est du Nigeria depuis une contre-offensive lancée en septembre par l'armée nigériane et ses alliés régionaux y multiplie les attentats et vise aussi les zones frontalières au Cameroun et au Tchad.

Au moins 32 personnes ont été tuées lundi dans trois attentats suicides sur le marché d'un village de l'Extrême-Nord du Cameroun. C'était le troisième attentat dans cette région depuis le début de l'année attribué à Boko Haram, qui a également frappé trois fois au Nigeria depuis le début de l'année, tuant quinze personnes.

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