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Cri du coeur d’une autochtone dont la communauté est affectée par les sables bitumineux

Les Cris de Beaver Lake en Alberta, dont le territoire traditionnel est occupé en partie par des gisements de sables bitumineux exploités sans qu’ils aient été consultés, doivent composer avec la contamination de leur eau et de leur viande.

C’est ce qu’est venue décrire la jeune mère et militante Crie Crystal Lameman dimanche à la Maison du développement durable. «Mes enfants ont aussi des droits humains et ceux-ci sont violés», a soutenue Mme Lameman lors d’un témoignage poignant et émotif.

Elle a rapporté, entre autres, que les siens pêchaient régulièrement des poissons présentant des tumeurs et chassaient des orignaux qui avaient des bulles de pus sous leur peau. Des tests effectués sur de la viande de bison auraient révélé des traces importantes de produits chimiques. Des pipelines bloqueraient aussi la migration normale de certaines espèces sauvages, faisant diminuer la population que sa communauté peut chasser.

L’origine de cette contamination, selon les autochtones et les environnementalistes, ce sont les boues toxiques rejetées par l’industrie des sables bitumineux dans d’immenses bassins de décantation. Selon eux, des toxines s’écouleraient de ces bassins, contaminant les cours d’eau environnant, notamment la rivière Athabasca. Mme Lameman a aussi observé l’assèchement de certains cours d’eau, en raison d’après elle des quantités faramineuses d’eau nécessaires à l’extraction du pétrole.

Tout cela aurait des effets sur la santé de cette communauté. «On doit transporter des bébés à l’hôpital par les airs parce qu’ils ont bu de l’eau contaminée. Il y a de plus en plus de problèmes respiratoires et de cas de cancer», a avancé Mme Lameman.

La nation crie de Beaver Lake juge que cette détérioration de leur habitat viole le traité de 1876 conclu avec le gouvernement britannique, qui leur donne le droit de jouir de ces terres, et que le gouvernement du Canada aurait dû la consulter avant d’octroyer plus de 17 000 permis d’exploitation des sables bitumineux. Le chef de cette nation poursuit donc le gouvernement du Canada. La Court of Queen’s Bench de l’Alberta a accepté d’entendre la cause et l’équipe légale en est maintenant à recueillir la preuve.

La conférence de Mme Lameman était organisée par Justice Climatique Montréal, Sierra Club Québec et le Conseil national de défense des ressources, avec le soutien d’Équiterre et de l’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique. Deux projets de pipelines, celui d’inversion de la canalisation 9B d’Enbridge et Énergie Est de TransCanada, pourraient permettre de faire passer du pétrole des sables bitumineux de l’Ouest canadien par le Québec.

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