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Critiqué à gauche, Hollande fonce à droite

LE FAIT DU JOUR POLITIQUE - Après la déchéance de nationalité, le chef de l’Etat tente de déstabiliser la droite sur l’économie, en mettant sur la table le sujet des allocations chômage.

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Crayonné réalisé par Fabien Clairefond pour Les Echos.

Par Cécile Cornudet

Publié le 1 févr. 2016 à 18:49

Rassurer la gauche qui menace de faire sécession ? Donner des « signaux » à ceux qui soufflent sur l’idée d’une primaire ? Tout l’inverse. François Hollande est défié jusque dans son parti, il plonge dans l’électorat de gauche et Christiane Taubira sort un livre en secret contre sa décision de déchoir de la nationalité les terroristes condamnés, et pourtant, c’est de la droite qu’il s’occupe. Il la contraint à l’unité sur la déchéance de nationalité en intégrant ses demandes ; il continue à la prendre au jeu sur les questions économiques. Après les 35 heures, dont il veut diminuer le coût pour les entreprises, le gouvernement vient de mettre sur la table le sujet de la dégressivité des allocations chômage , une mesure qui a la particularité de figurer en bonne place dans tous les projets des candidats Les Républicains à la primaire de novembre .

La lumière sur Valls et Macron

La formulation est encore prudente, mais l’objectif est double. En dépouillant ses adversaires de leurs propositions les plus acceptables, il veut les pousser à la faute et à libéraliser plus avant le projet qu’ils soumettront aux électeurs. En montrant qu’il continue de s’attaquer à des tabous de la gauche, il veut mettre la droite dans la position de l’idéologue qui freine l’unité nationale dont rêvent les Français. C’est la droite qui a mis fin au moment d’unanimisme post attentats, reprochent ainsi les proches de François Hollande. Quelles sont les demandes des présidents de région reçus ce mardi à l’Elysée sur l’emploi, s’interroge un conseiller ? «De l’argent et encore de l’argent  !». « La droite a changé de ton, y compris Xavier Bertrand », poursuit-il, en jugeant « très intéressant que Les Républicains soient moins qu’on le croit des apôtres du sérieux budgétaire ».

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A défaut de souder son camp, tenter de déstabiliser l’adversaire. Ainsi pourrait on résumer la stratégie de François Hollande. Comme s’il n’avait plus rien à attendre de sa gauche. Ou s’il pensait que, divisée, elle ne le menaçait pas tant que cela. Cherche-t-il une « icône » pour remplacer Christiane Taubira ? Non, il met en lumière les idées de Manuel Valls et d’Emmanuel Macron, les deux bêtes noires de la gauche en colère.

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