Une forêt vierge de la Colombie-Britannique est maintenant protégée à 85 pour cent de toute exploitation forestière, en vertu d'une entente conclue entre les Premières Nations, les compagnies forestières, les groupes environnementaux et le gouvernement, après 10 ans de négociations.

La forêt du Grand Ours - la plus grande forêt pluviale tempérée encore intacte dans le monde - pourra être exploitée sur seulement 15 pour cent de son territoire, tandis que toute l'autre partie sera protégée en vertu d'un accord aux règles très stricts. Cette forêt s'étend grosso modo de l'île de Vancouver jusqu'à l'Alaska. Plus de la moitié de cette région de 6,4 millions d'hectares est couverte de «forêts anciennes».

En annonçant les détails de l'entente, lundi à Vancouver, la première ministre, Christy Clark, a indiqué que son gouvernement déposerait ce printemps un projet de loi qui enchâssera les dispositions de l'accord, notamment le partage des bénéfices avec 26 Premières Nations. L'entente met aussi un terme à la chasse commerciale du grizzli et protège l'habitat de certaines espèces animales.

La chef Marilyn Slett a indiqué que les négociations avaient été ardues mais que l'entente est le reflet, «en termes modernes, de ce que nous prônons depuis toujours (...): que notre bien-être est intimement lié à la santé de nos terres et de nos cours d'eau».

Rick Jeffery, représentant de l'industrie, admet aussi que les négociations ont été complexes, mais que l'accord constitue «une solution unique à un territoire unique».

L'écologiste Richard Brooks rappelle qu'il y a 20 ans, l'exploitation forestière était possible sur 95 pour cent de ce territoire.

Trois groupes environnementaux ont participé aux négociations: Greenpeace, Forest Ethics et le Sierra Club de Colombie-Britannique.

Jens Wieting, du Sierra Club, estime que l'amélioration des relations entre le gouvernement provincial et les Premières Nations a permis de conclure cet accord. Les forêts vierges sont rares dans les régions côtières tempérées, et selon M. Wieting, toutes les parties avaient la responsabilité de protéger l'écosystème de ce territoire, grand comme les Pays-Bas, la Belgique ou la Suisse.