BFMTV
Police-Justice

Une mystérieuse "Evacuation Squad" revendique les menaces contre les lycées

Alors que des dizaines d'écoles du monde entier ont été la cible d'alertes à la bombe, entraînant leur évacuation ou leur blocage, un groupe d'internautes revendique ces appels et propose de les réitérer, moyennant finance.

En France, au Royaume-Uni, en Australie, aux États-Unis ou encore au Japon: depuis plusieurs jours, des lycées du monde entier sont forcés d'évacuer ou de confiner leurs élèves après des alertes à la bombe reçues par téléphone. Des canulars, à chaque fois, provenant de numéros par internet localisés à l'étranger - même si une redirection n'est pas à exclure.

Or il y a quelques jours, un groupe a revendiqué ces centaines d'appels mensongers. Par le biais d'un compte Twitter aujourd'hui suspendu, cette "Evacuation Squad" (pour "brigade d'évacuation") proposait de lancer ces menaces pour le compte de n'importe qui. "Vous voulez sauter les cours aujourd'hui? Distraire la police d'un crime que vous allez commettre? envoyez-nous un email" clame l'un des messages, assorti d'une adresse mail russe.

5 à 50 dollars l'alerte à la bombe

Le compte Twitter, dont la photo de profil est celle de Vladimir Poutine, explique que l'"Evacuation Squad" est composée de six personnes vivant partout dans le monde. Dans une interview par mail à Mashable, un certain Viktor Olyavich assurant être leur porte-parole revendique les alertes à la bombe dans les lycées. "On lance ces menaces parce que nous trouvons ça drôle", justifie-t-il simplement.

Le groupe a même posté un message sur un site internet, proposant de passer des appels d'alerte à des écoles, des entreprises ou encore lors d'événements sportifs importants, pour l'équivalent de 5 à 50 dollars en Bitcoin. Cette offre débute en mars (le message donnant par erreur la date limite de mars 2015), avant cela, les commandes d'alertes seront gratuites.

D'autres alertes prévues

Viktor Olyavich annonce également que ces menaces vont se multiplier dans les jours à venir. "Nous nous préparons en ce moment-même à appeler des écoles dans toute l'Europe, explique-t-il à Mashable. Nous ne nous inquiétons pas des conséquences parce que nous appelons de Russie et d'Iran. Nous pouvons passer autant d'appels à la fois grâce à un compte VoIP (technologie permettant d'appeler par internet) avec d'importants crédits d'appel." Et pour cause, les identifiants de ce compte auraient été volés. 

"Nous faisons cela pour plusieurs raisons: nous haïssons le gouvernement américain, nous haïssons l'autorité, et nous ADORONS causer du grabuge", clamait le compte Twitter aujourd'hui supprimé. Les lycées parisiens, qui réclament plus de sécurité, peuvent donc s'attendre à de nouvelles menaces.

Nouvelles menaces à Paris et, nouveauté, à Lyon

Le groupe, s'il est effectivement l'auteur des menaces, n'a pas manqué à refaire parler de lui. Des lycées et collèges français et britanniques ont reçu lundi matin des appels anonymes de menaces, pour la troisième fois en moins d'une semaine, entraînant la mise à l'abri des élèves, voire l'évacuation. A Paris, ont été visés Condorcet, Henri-IV et Louis-le-Grand, a annoncé le rectorat sur son compte Twitter.

Pour la première fois depuis le début de cette vague d'alertes la semaine dernière, des établissements de province ont aussi reçu des appels anonymes lundi matin, en l'occurrence à Lyon. Les lycées Edouard-Herriot (6e arrondissement), Ampère (2e), Jean-Perrin (9e), la Cité scolaire internationale (7e), ainsi que les collèges Henri-Longchambon (8e) et Jean-de-Verrazane (9e), ont ainsi reçu des alertes à la bombe provenant d'un même message préenregistré, a annoncé une porte-parole de la préfecture du Rhône. Deux de ces établissements ont été évacués temporairement pour des inspections policières.

Hélène Millard