Primaires américaines : les politiques français à la recherche de bons présages

Chez les démocrates comme chez les républicains, les favoris des sondages ont été bousculés pour ce premier caucus de la primaire américaine dans l'Iowa: Bernie Sanders, le challenger d'Hillary Clinton, et Ted Cruz, arrivé devant Donald Trump, ont tous deux crée la surprise. Vues de Paris, les leçons du scrutin américain apparaissent comme autant de présages favorables, volontiers réinterprétés pour commenter la situation française.

La défaite de Trump redynamise les sarkozystes

Confronté à l'avance prise par Alain Juppé sur son champion Nicolas Sarkozy, le député des Alpes-Maritimes Éric Ciotti, interrogé ce mardi sur iTélé, trouve dans le scrutin de l'Iowa une planche de salut providentielle: «Les favoris des primaires chez les républicains comme chez les démocrates ont été frappés de quelques déconvenues et en même temps ce sont ceux qui dans leur camp expriment le plus de convictions qui ont été soutenus. C'est peut-être une forme d'analogie que l'on peut tirer pour l'avenir», veut se rassurer l'ancien filloniste.

Rue de Vaugirard, d'autres se sont réjouis de la défaite du champion des sondages: «Trump battu dans la primaire de l'Iowa. Enfin une bonne nouvelle d'outre-Atlantique...», relève le sénateur Philippe Dallier sur Twitter. De son côté, l'ancien ministre Frédéric Lefebvre, député des Français de l'étranger en Amérique du Nord et candidat challenger à la primaire, veut aussi croire en ses chances et mise sur son «american touch». Sur Twitter, il salue un caucus de l'Iowa «incroyable», et qui selon lui «laisse ouverte la primaires chez les Democrates et Républicains». «La vraie surprise est le score de Marco Rubio», souligne-t-il. Arrivé troisième chez les Républicains, le sénateur de Floride Marco Rubio, fils d'immigrés cubains, a surpassé les pronostics en raflant 23,1% des voix, à un cheveu du milliardaire Donald Trump.

À l'inverse, les mauvais scores du candidat Trump en décoivent certains, du côté du Front national notamment. Ainsi le conseiller régional en Alsace-Lorraine-Champagne-Ardennes David Masson-Weyl regrette que «l'establishment (soit) vent debout» contre Donald Trump en raison, pense-t-il, de ses positions «réalistes» en politique étrangère.

Le succès de Bernie Sanders fait rêver à gauche du PS

Candidate potentielle à la présidentielle de 2017 et à la primaire des gauches si elle avait lieu, l'ancienne ministre Cécile Duflot n'a elle aussi pas quitté des yeux le scrutin américain. «Qui l'aurait dit?», s'est interrogée l'ex-ministre devant les résultats très serrés entre Clinton et Sanders dans l'Iowa. «L'été dernier, les amis américains qui m'ont fait découvrir Bernie Sanders adoraient Obama en 2007», raconte-t-elle, ajoutant face aux bon scores du représentant de la gauche du parti démocrate, que ces derniers «croyaient cela impossible».

Du côté des autres responsables de «la gauche de la gauche», le succès de Bernie Sanders, candidat outsider qui perturbe le jeu chez les démocrates, fait aussi rêver. Farouche opposant socialiste à la «ligne Macron» Gérard Filoche a visiblement suivi le scrutin cette nuit, et lui aussi soutient Bernie Sanders. «Contrairement à Trump qui prétendait battre l'establishment républicain, Bernie Sanders fait vraiment vaciller la candidate de Wall Street», relève de son côté Raquel Guarrido, ancienne chef de file du Parti de gauche. «Effet Bernie Sanders?», se réjouit pour sa part le secrétaire national du PG Alexis Corbière, qui raconte: «On me ramène des USA des chaussettes Léon Trotsky. Les pieds au chaud grâce à la révolution permanente».