Et si la résistance à la politique du Premier ministre hongrois Viktor Orbán passait par le rire ? “Lorsque Orbán a pris le pouvoir, la première contestation contre les barbelés aux frontières avec la Serbie et la Croatie est venue d’un collectif de militants et de satiristes rassemblés autour de Gergely Kovacs, un graphiste et ancien étudiant en sociologie”, écrit le quotidien de Zagreb Jutarnji List.

Depuis, le collectif s’est constitué en parti politique – le Parti du chien à deux queues. “Orbán vend de la peur, alors que nous, nous vendons du rire”, explique Kovacs.

Pendant des années, le collectif se contentait de publier des blagues et des satires portant sur la vie politique hongroise. Puis, avec la crise des migrants, il a lancé sur le portail Vastagbor une campagne de financement en ligne pour collecter 10 000 euros. Son but : louer 50 panneaux d’affichage et y poster les messages d’opposition à la politique d’Orbán.

Après deux semaines à peine, il a recueilli 100 000 euros et collé 900 affiches portant des messages qui ont fait le tour du monde, dont : “Sorry for our Prime Minister” (“Excusez-nous pour notre Premier ministre”) ou encore “Venez donc en Hongrie, les Hongrois travaillent déjà à Londres”.

Selon Kovacs, Orbán est l’un des rares hommes politiques européens à qui la crise des migrants a profité, rapporte le quotidien de Budapest : “En 2014, lorsque sa popularité a commencé à fondre au profit du Jobbik, un parti d’extrême droite, il a brandi la peur des immigrés. Il n’a plus eu besoin à chercher des ennemis intérieurs, chez les minorités, les toxicomanes, les SDF ou les homosexuels”, explique-t-il à Jutarnji List.

Et d’autres actions de contestation ne se sont pas fait attendre : avec l’argent qui lui restait, le collectif a imprimé 10 000 exemplaires de faux quotidiens Magyar Hírlap, proche d’Orbán, en y détournant les principales idées politiques du Premier ministre.

Kovacs, qui a été taxé de “traître payé par l’étranger”, envisage de sortir un mensuel satirique qui s’appellerait Központi Újság (“Le Journal central”) en février.