Le pétrole bon marché menace le recyclage des huiles usagées

shutterstock_60239734.jpg [Crédit : [gallimaufry/ Shutterstock.com]

Un baril de pétrole à 30 dollars (27,4 €) n’arrange pas tout le monde. Et les industries du recyclage sont les premières à en faire les frais. Cette fois, c’est la filière des ramasseurs agréés d’huiles usagées qui est menacée. Un article de notre partenaire le JDLE.

Le Conseil national des professions de l’automobile explique, dans un communiqué diffusé lundi 1er février, que « les huiles régénérées fabriquées à partir des huiles usagées ne sont plus du tout concurrentielles par rapport aux produits neufs issus de l’industrie pétrolière » en raison de l’effondrement du prix du brut. Alors qu’en 2014, les trois quarts des huiles usagées collectées en France étaient régénérés, « toute la filière se trouve en crise et la survie des installations françaises de régénération des huiles est en jeu ».

Filière en faillite ?

Selon le CNPA, « l’équilibre financier des 49 entreprises à disposer de l’agrément préfectoral pour récupérer les huiles usagées en France est remis en cause depuis plusieurs mois, les coûts de collecte n’étant plus couverts par la seule valorisation des huiles usagées ramassées. Certaines ne pourront plus poursuivre leurs activités dans ces conditions au-delà du 1er trimestre 2016 ».

Faire payer la collecte ?

La solution pourrait passer par une facturation de la prestation de collecte, ce que font certains pays européens et ce qui s’est déjà pratiqué en France. Mais la législation française ne le permet plus. Ce que déplorent les ramasseurs agréés d’huiles usagées du CNPA qui demandent au moins une dérogation tant que le prix du pétrole reste aussi bas.

Le CNPA, qui souhaite « maintenir en vie cette filière historique, modèle exemplaire de l’économie circulaire », rappelle que le volume annuel d’huiles usagées issues des activités de la réparation et de l’entretien des véhicules, de l’industrie et des collectivités représente 200 000 tonnes.

Il ajoute que « le taux de collecte de ce déchet est proche de 100 %, ce qui est une performance remarquable au regard du caractère dangereux qu’il présente et de l’impact environnemental désastreux qui surviendrait si ces déchets n’étaient plus collectés et traités convenablement : 1 litre d’huile pollue 1 000 mètres carrés d’étendue d’eau ».

Les huiles usagées sont classées en ‘déchets dangereux’ et la France s’est dotée dès 1979 d’une réglementation spécifique pour leur collecte et leur élimination. La gestion des huiles usagées est soumise aux règles définies dans le Code de l’environnement.

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