Un tour de force! Cette éolienne parvient à faire taire trois des principales critiques qui sont formulées à l’égard de ce mode de production d’électricité: sa laideur, son bruit et le danger que représente la rotation des pales. Cet «Arbre à vent» est la première création de la société française NewWind, lancée en 2011 par Jérôme Michaud-Larivière. Pas moins de trois ans et demi de recherche & développement ont été nécessaires pour mettre au point l’appareil. Un projet qui a séduit Arnaud Montebourg, entré au capital de la société et devenu président du conseil de surveillance.

S’appuyant sur le biomimétisme, l’inventeur a voulu créer une structure qui s’anime au moindre souffle de vent, comme les feuilles d’un arbre dès qu’elles sont caressées par la brise. D’où l’idée des Aeroleafs, ces «feuilles» qui sont en fait de mini-éoliennes verticales. C’est ensuite le designer suisse Claudio Colucci qui s’est chargé de faire de cette éolienne un bel objet équipé d’une soixante de «feuilles» chargées de produire de l’électricité.

Les Arbres à vent installés lors de la COP21. Crédit: JF Deroubaix Crédit Photo : Jean-Francois DEROUBAIX/4

Modèles de pré-série

Les premiers prototypes avaient été installés sur le parking du Bourget lors de la COP21 et doivent être «replantés» dans les prochains mois à la Fondation Engie et dans le nouveau Roland Garros. À Genève, la banque Piquet Galland vient tout juste d’être équipée, en attendant que suivent le siège du groupe immobilier Icade à Aubervilliers, la ville de Vélizy-Villacoublay (février), ainsi que deux sociétés allemandes.

Pour l’instant, il ne s’agit encore que de modèle de pré-série et ils visent les collectivités et les grands groupes plutôt que les particuliers. Et pour cause, si cette éolienne est parée de toutes les vertus elle fera beaucoup plus pour votre image que pour votre portefeuille. Ainsi, le modèle de série (il mesure 9 mètres de haut) dont la commercialisation vient de démarrer s’affiche à 46.500 euros hors taxe.

Et côté production électrique, le fabricant annonce que son modèle couvre 80% des besoins électriques d’un ménage de 4 personnes... mais hors chauffage. Il se garde d’ailleurs bien de valoriser cette économie. Si l’on estime de manière optimiste la consommation de ce foyer à 8000 kWh (simulation réalisée sur le site officiel Energie-Info), il peut donc prétendre économiser 6400 kWh par an. A raison de 0,15 euro du kWh, l’économie annuelle passe tout juste sous la barre des 1000 euros. Autant dire que le retour sur investissement n’est pas vraiment au rendez-vous.

A défaut de l’arbre, les particuliers pourraient à l’avenir se replier vers le «buisson» que promet le fabricant. Ce nouveau modèle «de plus petite taille et plus accessible» cumulerait les énergies éoliennes et photovoltaïques. Un nouveau marché pour NewWind qui viserait notamment les terrasses paysagères et les potagers urbains . Affaire à suivre donc, même si la démarche intéressera plus les esthètes que ceux qui cherchent à réduire leur facture énergétique.

À Genève, la banque Piquet Galland est la première du pays à disposer d’une éolienne de ce type. Crédit Photo : null
Gros plan sur les Aeroleafs, ces feuilles qui sont en fait de mini-éoliennes verticales. Crédit Photo : null