Le gouvernement mexicain a annoncé, lundi 27 janvier, un accord qui officialise plusieurs groupes d'autodéfense de l'Etat du Michoacan. « Les groupes d'autodéfense s'institutionnalisent en s'incorporant aux Corps de défense ruraux », indique l'accord signé entre, d'une part, les autorités fédérales et régionales, et d'autre part les milices d'autodéfense de huit localités du Michoacan, Etat de l'ouest du Mexique en proie à la violence des cartels.
L'accord prévoit que ces corps « seront temporaires et placés sous le commandement des autorités ». Et que des membres des milices pourront intégrer la police municipale « à condition de remplir les conditions légales et d'avoir l'aval du Conseil municipal ». Les milices qui entrent dans le cadre de cet accord s'obligent aussi à « enregistrer les armes qu'elles possèdent ou portent actuellement auprès du ministère de la défense ».
DES MILICES SURARMÉES CONTRE L'IMPUISSANCE DE LA POLICE
Cet accord, signé avec huit milices intervient après l'arrestation le même jour de Dionicio Loya Plancarte, alias « El Tio », qui était d'après les autorités l'un des cinq dirigeants les plus recherchés du cartel des Templiers. Plancarte est aussi l'un des sept dirigeants dont les principales milices d'autodéfense demandaient l'arrestation comme préalable à leur désarmement.
Les milices d'autodéfense surarmés se sont multipliés depuis février dernier dans diverses localités du Michoacan, créées au départ par des civils – entrepreneurs, artisans, médecins, agriculteurs – exaspérés face à l'impuissance des polices municipales à protéger les populations face aux exactions des Templiers. Selon ces groupes d'autodéfense, ce cartel de narcotrafiquants se livre impunément depuis des années à des activités criminelles allant du trafic de drogue au racket et aux enlèvements.
Le Michoacan était déjà l'Etat où le précédent président, Felipe Calderon, avait pour la première fois lancé l'armée contre les narcotrafiquants, fin 2006. Au début de cette année, le gouvernement mexicain a déployé près de 10 000 hommes, militaires et policiers fédéraux, dans le Michoacan, pour empêcher une confrontation armée entre les narcotrafiquants du cartel des Chevaliers templiers et les groupes d'autodéfense.
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