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RCA

Centrafrique: le gouvernement de transition compte vingt ministres dont sept femmes

En Centrafrique, le porte-parole de la présidence, Guy-Simplice Kodegue, a lu ce lundi 27 janvier le décret annonçant la constitution du gouvernement de transition dirigé par le Premier ministre André Nzapayéké. L’équipe gouvernementale compte 20 ministres parmi lesquels des représentants de la Seleka et d’anti-balaka.

Le Premier ministre centrafricain André Nzapayéké, le 26 janvier 2014, à Bangui.
Le Premier ministre centrafricain André Nzapayéké, le 26 janvier 2014, à Bangui. AFP PHOTO / STR
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C’est une équipe resserrée que la présidente Catherine Samba-Panza et le Premier ministre André Nzapayéké ont décidé de constituer et qui compte 20 ministres. Nettement moins, par exemple, que le gouvernement Tiangaye III qui comptait 34 portefeuilles. Sur ces 20 ministres, on compte 7 femmes.

Il fallait poursuivre sur l'élan de l'élection de la présidente Catherine Samba-Panza explique le Premier ministre.

Autre point à signaler : celui du ministère hautement sensible de la Défense, attribué au général d'armée Thomas Théophile Timangoa. L'intitulé de son portefeuille est très symbolique : ministre de la Défense nationale, chargé de la reconstruction des armées, des anciens combattants, des victimes de guerre et du DDR (le processus du désarmement).

Ce qu’il faut noter également, c'est que nous trouvons, dans ce gouvernement, des noms associés à la Seleka qui dit avoir obtenu trois ministères : Herbert Gontran Djono Ahaba aux Travaux publics, Arnaud Djoubaye Abazène aux Transports et Abdallah Hassan Khadre aux Postes et télécommunications. La Seleka est plutôt satisfaite.

L'objectif est de privilégier l'intérêt supérieur de la nation, de tourner la page des violences(...), pour un retour définitif à la paix.

00:57

Herbert Gontran Djono-Ahaba

David Thomson

Nous trouvons aussi un homme censé représenter la mouvance anti-balaka, même s'il est contesté, Léopold Narcisse Bara qui obtient le ministère de la Jeunesse, des sports, des arts et de la culture. Les anti-balaka dénoncent déjà un déséquilibre flagrant. Pour leur coordinateur général, on vole la « victoire » des anti-balaka .

Les anti-balakas disent qu'ils ne sentent pas représentés dans ce gouvernement, que leurs droits ont été bafoués et leur victoire volée, à d'autres fins.

00:48

Edouard Patrice Ngaïssona

Pierre Pinto

Patience, répond le Premier ministre. L'équilibre, dit-il, peut être rétabli avec les nominations au sein des cabinets de la présidente et du Premier ministre dans les jours qui viennent.

Il reste des places dans les cabinets de la présidence et du premier ministre, comme conseillers avec éventuellement le rang de ministre.

01:01

André Nzapayéké

Pierre Pinto

D'un gouvernement à l'autre, certains ministres ont été reconduits dans leur fonction. Marie Noëlle Koyara a été maintenue au Développement rural et Aristide Sokambi, à l'Administration du territoire, un ministère clé puisque c'est lui qui est au coeur des préparitifs des élections.

Les critères du Premier ministre

Pour le Premier ministre André Nzapayéké, en choisissant son équipe, il fallait poursuivre sur l’élan de l’élection de la présidente Catherine Samba-Panza et tenir compte des réalités du terrain, et notamment de la situation « extrêmement complexe » dans le pays.

«  Nous avons essayé de concilier deux choses : sélectionner, dans la mesure du possible, des technocrates, des personnes compétentes mais aussi tenir compte des réalités politiques et des rapports de force dans le pays, a expliqué le Premier ministre à RFI. L’autre critère, c’est la probité morale. Nous avons demandé que les services judiciaires et le ministère de l’Intérieur fassent des enquêtes de moralité et cela nous a permis aussi de nous orienter vers des personnes auxquelles on ne reprochait, à l’heure actuelle, rien du tout ».

Un gouvernement représentatif

En formant son équipe, André Nzapayéké a tenté de respecter toutes les tendances. Pour l’ex-Seleka, le satisfecit est complet. L’ex-rébellion conserve trois ministères dont celui de l’Urbanisme qui revient à Herbert Gontran Djono Ahaba, homme clé de toutes les négociations, déjà présent dans le précédent gouvernement.

La Seleka revendiquait le ministère de la Défense qu’elle n’a finalement pas obtenu. Le général Thomas Théophile Timangoa auquel revient le porte-feuilles, est issu des forces armées centrafricaines. Mais il bénéficie de la confiance de l’ex-rébellion.
C’est un gouvernement de technocrates. La compétence a primé, estime l’un de ses leaders nommé au gouvernement.

Du côté des anti-balaka, le ton est nettement moins positif. La seule personnalité censée les représenter au gouvernement est Léopold Narcisse Bara, nommé ministre de la Jeunesse et des sports et de la culture. Mais l’homme est loin de faire l’unanimité au sein du mouvement.

Comme promis, l’équipe est en tous cas resserrée, passant de 34 à 20 membres. Catherine Samba-Panza voulait respecter la parité, finalement sept femmes font leur entrée au gouvernement.

Par ailleurs, juste avant l’annonce du gouvernement, les 600 soldats de l’ex-Seleka du camp Dorou en centre ville ont été transférés sur demande da la communauté internationale au PK12 à la sortie de la ville. Une décision imposée, selon un membre du gouvernement, pour la sécurité des nouvelles autorités.

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