
Le jaguar est en voie de disparition dans la forêt tropicale atlantique, ce qui met en danger cette forêt primitive brésilienne dont il ne reste plus que 7 % le long de la côte sud-est.
Selon une étude menée par le Centre brésilien de recherche et conservation des mammifères carnivores diffusée lundi 27 janvier, il ne doit rester que 250 jaguars adultes dans la forêt atlantique, soit « une chute de 80 % au cours des quinze dernières années ». Le plus inquiétant est qu'à peine 20 % des jaguars restants, soit une cinquantaine, sont en âge de maturité sexuelle.
Comme le jaguar est au sommet de la chaîne alimentaire, c'est tout ce corridor de biodiversité de 7,4 millions d'hectares qui est menacé, souligne Ronaldo Morato, le chef du Cenap. Car le félin est prédateur d'herbivores comme le cerf ou le cabiai, et sa raréfaction pourrait entraîner un grand déséquilibre environnemental, et « la fin prochaine de la forêt atlantique ».
L'ÉCOSYSTÈME LE PLUS DÉVASTÉ DU BRÉSIL
Parmi les causes principales de cette réduction spectaculaire du nombre de jaguars, figurent la chasse et l'abattage. Les agriculteurs n'hésitent pas à tuer un jaguar qui leur a mangé une vache, selon le biologiste Pedro Galetti à Folha.
Le Cenap entamera la semaine prochaine de nouvelles recherches pour recueillir des informations sur les mammifères restants, en utilisant des images satellites pour identifier quelles zones de la « Mata Atlantica » sont effectivement fréquentées par les jaguars, afin de mieux protéger leur habitat.
La forêt atlantique est l'écosystème le plus dévasté du Brésil. Elle recouvrait jadis 15 % de tout le territoire brésilien et a déjà disparu à près de 93 %. Il n'en reste que 28 600 km2, la majeure partie dans des réserves forestières, selon la Fondation SOS Mata Atlantica. Cet écosystème a été déclaré patrimoine naturel par l'Unesco en 1999.
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