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1 enfant sur 10 dans le monde ne va pas à l’école

Pendant 15 semaines, Le Soir, en partenariat avec Îles de Paix, va balayer une série de thèmes d’actualité pour comprendre les enjeux de la planète et imaginer comment nous pourrions agir pour améliorer certaines situations.

Cheffe du pôle Idées

Par Marine Buisson

Temps de lecture: 5 min

59 millions d’enfants ne vont pas à l’école. C’est le constat sans appel de l’Unicef, qui tire la sonnette d’alarme : « Dans 20 ans, les enfants d’aujourd’hui seront des adultes, pour la plupart des filles qui se demanderont pourquoi nous n’avons pas prêté attention à leur sort. » Sur ces 59 millions d’enfants, près de la moitié ne passera jamais le seuil d’une salle de classe. En 2000, les Nations unies s’étaient fixé l’objectif de parvenir, d’ici 2015, à «  l’éducation universelle primaire  ».

Malgré une forte baisse du nombre d’enfants déscolarisés de 2000 à 2008 (il est passé de plus de 100 millions à 60 millions pour la tranche des 6 à 11 ans), le chiffre a fini par stagner. Et si l’on en croit l’Unicef et l’Unesco, aucun progrès significatif n’a été accompli depuis.

D’année en année, nous refusons à des millions d’enfants leur droit à l’éducation.

L’infographie sur mobile

Qui sont ces enfants ?

1.  La moitié d’entre eux, soit près de 30 millions, vit en Afrique subsaharienne. Lueur d’espoir pour ces enfants : les inégalités se réduisent. C’est l’une des conclusions d’un rapport de la Banque mondiale présenté en juin 2015 qui évalue le niveau d’accès à l’éducation. Le Zimbabwe arrive en tête du classement, suivi par le Kenya et la Namibie. Le Mali, le Niger, et le Liberia ferment le classement. Le rapport se veut optimiste, la plupart des pays d’Afrique subsaharienne connaissent de moins en moins de guerre, ce qui est un des freins à la scolarisation des enfants.

2.  Ils sont peut-être déjà travailleurs. En effet, 168 millions d’enfants sont ouvriers soit 1 enfant sur 10 dans le monde. Les régions les plus touchées sont l’Asie-Pacifique, l’Afrique subsaharienne et l’Amérique latine (malgré des progrès effectués en la matière depuis le début des années 2000). Pour surmonter des difficultés financières, certaines familles envoient leurs enfants au travail… plutôt qu’à l’école.

► Lire aussi : Moins d’enfants au travail, plus sur les bancs de l’école (infographies et vidéos)

3.  Ils sont peut-être handicapés. 150 millions d’enfants dans le monde vivent avec un handicap. Mais les données sont en fait quasiment impossibles à réunir. Interrogée par Le Monde, la directrice de l’Unicef au Vietnam le confirme : « Les enfants handicapés n’entrent pas dans les statistiques, ils n’apparaissent pas, ne comptent pas, surtout dans les pays pauvres ». Elle précise aussi que la définition du handicap « varie d’un endroit à l’autre et d’une année à l’autre, la réalité montre que les enfants vivant dans la pauvreté sont parmi ceux qui sont le plus souvent privés d’éducation et de soins de santé. »

La vidéo sur mobile

4.  Il s’agit peut-être d’enfants soldats ou impliqués dans les conflits. L’Unicef alertait en fin d’année 2015 : 2014 aura été une « année dévastatrice pour des millions d’enfants » pris au piège de conflits en Syrie, République centrafricaine, Irak, Soudan du Sud, Ukraine ou Gaza. « Jamais dans l’histoire récente, a affirmé le directeur général de l’Unicef, autant d’enfants n’ont été soumis à une telle brutalité sans nom ». Au total, selon l’Unicef, 230 millions d’enfants vivent dans des pays ou des zones qui connaissent des conflits armés et 15 millions d’entre eux sont directement affectés par les combats, y compris ceux qui sont déplacés ou réfugiés.

On estime à 250.000 le nombre d’enfants soldats dans le monde.

L’infographie sur mobile

Ne pas omettre, également, les « nouvelles menaces » apparues ces derniers mois comme l’épidémie d’Ebola qui a fait des milliers d’orphelins et empêché cinq millions d’enfants et d’adolescents de poursuivre leurs études en Guinée, Liberia et Sierra Leone.

► Lire aussi : L’accès aux soins de santé dans le monde : un parcours semé d’embûches

Le cas des petites filles

C’est un fait, dans les pays les plus pauvres, quand une famille a la possibilité de scolariser un enfant, c’est le garçon qu’elle choisit. Sur tous les enfants scolarisés aujourd’hui dans le monde, un tiers seulement est des filles. Des millions de petites filles – qui devenues femmes – n’auront pas nécessairement les armes du savoir pour se défendre contre l’exploitation sexuelle, les mariages forcés ou la prostitution. Mais qui seront pourtant chargées d’éduquer les générations futures.

Mais il y a tout de même de bonnes nouvelles, comme le souligne l’Unesco. Au cours des dix dernières années, le niveau de scolarisation des filles de tous âges a rattrapé celui des garçons. L’Afrique subsaharienne a obtenu les meilleurs résultats. Mais les écarts entre les sexes persistent et dans un tiers des pays, il y a toujours plus de garçons inscrits en cycle primaire que de filles.

La vidéo sur mobile

De mauvaises conditions d’apprentissage

Comme le souligne le webdoc de l’Unesco « Laissées pour compte », pour les enfants qui vont à l’école, les mauvaises conditions matérielles peuvent interférer avec l’apprentissage. Dans la moitié des pays pour lesquels des données sont disponibles en Afrique subsaharienne, les classes en cycle primaire dépassent 50 élèves. Seules 22 % des écoles ont accès à l’électricité et moins de la moitié à l’eau potable.

Les écoles sans toilettes, ou dont les toilettes sont partagées avec les garçons, présentent des risques pour la santé et la sécurité des filles. Au mieux, une fille devra faire de longues files, souffrir de mauvaises conditions d’hygiène et du manque d’intimité. Au pire, la crainte du harcèlement sexuel l’empêchera de fréquenter l’école. En Afrique subsaharienne, 31 % des écoles primaires n’ont pas de toilettes.

En Afrique subsaharienne, où la demande d’éducation augmente, la pénurie d’enseignants est énorme. La région a besoin de créer 2,3 millions de nouveaux postes d’enseignant et de pourvoir aux 3,9 millions de postes vacants.

Des solutions !

L’éducation pour tous profite également de porte-paroles de choix. Le combat de Malala Yousafzai, jeune militante pakistanaise, pour l’éducation des filles a tant popularisé la question que les distinctions honorifiques n’ont plus d’importance.

► Lire aussi : L’icône Malala

Partout dans le monde, des initiatives fleurissent. La bonne nouvelle, c’est que la communauté internationale n’a pas oublié ces enfants. Elle a appelé en 2015 à renouveler son engagement, notamment envers les filles, dans l’espoir qu’elles deviennent des femmes éduquées réalisant leur plein potentiel.

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