Les députés n'ont plus que trois jours pour déclarer leur patrimoine

Les députés n'ont plus que trois jours pour déclarer leur patrimoine

    Le compte à rebours est lancé. Les députés doivent déclarer leur patrimoine avant le 1er février, comme les y oblige la loi sur la transparence de la vie publique. Et tous ne le font pas de gaieté de coeur.

    «C'est très chiant et très con», a lâché mardi Jean-Christophe Lagarde, porte-parole des députés de l'UDI, disant y avoir passé «une partie de son week-end». «Il a fallu que je déclare un livret A à 15 euros que j'ai ouvert pour ma petite fille il y a six mois», a raconté l'élu de Seine-Saint-Denis. L'affaire Cahuzac, à l'origine de la nouvelle loi, est selon lui «un prétexte démagogique». «Rien de cela n'aurait empêché M. Cahuzac de planquer son argent en Suisse», a encore jugé le député UDI à propos de ces déclarations qui ne seront pas publiables mais consultables en préfecture.

    «On entre dans le voyeurisme. On entend les socialistes appeler au respect de la vie privée, là il faut mettre en pâture le patrimoine des élus. Mais la loi s'applique, et, comme tout le monde, j'ai fait ma déclaration», a déclaré de son côté le chef de file du groupe UMP, Christian Jacob.

    François de Rugy : «Une arme dissuasive»

    A l'inverse, les députés de la majorité relativisaient cette contrainte. «C'est comme la déclaration de revenus, on la fait au dernier moment», a résumé un député radical. «Je ne l'ai pas encore bouclée», a reconnu le co-président du groupe écologiste François de Rugy, qui avait publié la sienne en 2012 et qui a assuré «prendre cette question très au sérieux». «Cette transparence, c'est quelque chose que l'on doit à nos concitoyens, c'est une vraie arme dissuasive, préventive contre l'enrichissement personnel», a encore estimé ce député de Loire-Atlantique.

    Comme les membres de cabinets ministériels et collaborateurs du président de la République, ainsi que des présidents de l'Assemblée et du Sénat, les parlementaires doivent déposer leurs déclarations, portant sur les biens mobiliers supérieurs à 10.000 euros. Pour mesurer un éventuel enrichissement personnel, elles doivent présenter la variation de patrimoine depuis la précédente déclaration, ainsi que les revenus perçus depuis le début de leur mandat pour les élus. Les parlementaires devront faire de même en fin de mandat.

    Ces déclarations sont déposées auprès de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique qui remplace la Commission pour la transparence financière de la vie politique, qui n'avait guère de pouvoirs de contrôle. «Il faut savoir quand même que la Commission recevait des déclarations avec néant dans toutes les cases. Je pense que cela est fini», a jugé François de Rugy.