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Saint-Valentin : pourquoi tant de haine contre la journée de l’amour ?

Mauvais goût, mièvrerie… L’amour est censé être exceptionnel tous les jours, mais c’était quand la dernière fois qu’on a sorti le grand jeu ?

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Publié le 12 février 2016 à 16h31, modifié le 14 février 2024 à 14h39

Temps de Lecture 4 min.

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Carte de la Saint Valentin datant de 1908.

LE SEXE SELON MAÏA

Les temps sont gris, les grincheux sortent du bois : et voilà, on nous ressort la Saint-Valentin ! Maudite Saint-Valentin, elle et sa frénésie consommatrice, son code-couleur à vous déclencher une épilepsie, sans parler de son cortège de mièvreries ou pire, de l’amour obligatoire.

A écouter les bruissements d’Internet et les conspirateurs du métro, l’événement est aussi populaire que la date-limite de déclaration des impôts. Non seulement on se gâche la fête, mais surtout, on se voile la face – pourquoi, au juste, détestons-nous tant la Saint-Valentin ? Il y a anguille sous roche (24 carats, la roche, montée sur platine). Alors d’accord, passons ce pauvre Valentin sur le gril.

Premier grief : le procès en mauvais goût. Cupcakes, friandises, petits cœurs, sourire sur commande, au secours, n’en jetez plus. Vous percevez le point commun ? Reprenons les éléments à charge. A commencer par le code chromatique. Du rose, du rouge. Les évolutionnaires vous parleront de couleurs de la sexualité, d’organes gorgés de sang. Les sociologues proposeraient plutôt une invention récente – celle de l’association « logique » du rose et de la féminité. Douceur de la maternité : le rose comme sang menstruel dilué dans l’allaitement.

Trop doux, trop mièvre

Après l’élément visuel, passons à l’olfactif : la Saint-Valentin exige qu’on offre des roses rouges. Je vous passe l’évidente symbolique aux relents lourds et sucrés : au royaume de l’amour, le sexe attend en embuscade – le sexe féminin. Le tactile ? Des plumeaux érotiques aux diamants qui brillent, des paillettes au velours, de la dentelle à la soie, on parcourt la gamme allant du girly toc à l’aguicheuse femme fatale (la Saint-Valentin ne propose jamais rien en jean ou en caoutchouc, matières plus viriles dans notre imaginaire).

Côté gustatif, les passages obligatoires incluent des sucreries et du chocolat, pour le dire clairement : des trucs de gonzesses. La publicité nous apprend en effet que les femmes sont incapables de résister au chocolat (ces pauvresses n’ayant aucune maîtrise de leurs pulsions) : elles y plongent quand elles sont heureuses, elles s’y noient quand elles sont malheureuses. Incluons là-dedans les fraises – fruit hautement défendu, et le gingembre – aphrodisiaque, du moins sur le packaging. Les huîtres entrent dans la catégorie des roses : pour la Saint-Valentin, on mange des vulves, on décore de vulves, on respire des vulves.

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