
Deux dirigeants du groupe Centre France-La Montagne ont été libérés mercredi 29 janvier au soir, après avoir été « retenus » moins de vingt-quatre heures au siège du journal La République du Centre à Saran (Loiret) par des salariés qui protestent contre les modalités d'un plan social.
Gilles Crémillieux, secrétaire général du groupe, et Jérôme Rivière, directeur des ressources humaines, avaient été « bloqués dans les locaux, sans violence », par quelque 25 salariés, principalement des personnels techniques. Selon un porte-parole, il s'agissait d'« une réaction d'orgueil » des salariés, qui constataient que « les choses [n'avançaient] pas » après une nouvelle réunion avec les syndicats.
Joint par l'AFP peu après avoir retrouvé sa liberté de mouvement, M. Crémillieux a déclaré : « Le dialogue, la raison et la confiance ont fini par l'emporter. Il faut maintenant, dans cette épreuve douloureuse, trouver une solution pour chaque salarié. »
Mercredi après-midi, un comité d'entreprise extraordinaire n'avait pas permis de débloquer la situation. Les syndicats « ont proposé de reprendre la négociation à 18 h 30 et [jeudi], mais [les deux cadres] ont refusé, expliquant qu'ils ne peuvent négocier en étant séquestrés », avait alors rapporté M. Ziomek. Dans un couloir, un face-à-face tendu avait opposé une vingtaine de salariés aux deux responsables du groupe, qui demandaient à quitter les lieux, racontant qu'ils n'avaient pas dormi depuis vingt-quatre heures. « Il faut vous préparer à dormir ici encore quelque temps », rétorquait un salarié tandis qu'un autre avertissait : « On n'a pas dormi non plus, on n'est pas fatigué. » Une délégation de salariés a été reçue à la préfecture du Loiret.
230 EMPLOIS SUPPRIMÉS DANS LE GROUPE

Les grévistes, à l'arrêt depuis le 18 janvier, protestent contre le montant de la prime supralégale proposée par la direction dans le cadre d'un plan social prévoyant la fermeture du centre d'impression et la suppression de 78 postes sur 145 à Saran.
« La direction a proposé mardi soir de porter cette prime de 7 000 à 7 500 euros : on a pris ça pour une vraie provocation », a expliqué M. Bourdeau. Les salariés, qui réclamaient initialement 62 000 euros de prime supralégale, ont abaissé leurs prétentions à 20 000 euros.
En raison de ce mouvement de grève, le quotidien n'a pas paru depuis onze jours, hormis son édition dominicale. A l'échelle du groupe, 230 emplois sont supprimés et le départ volontaire de 37 journalistes est demandé, pour réaliser une économie annuelle de fonctionnement de 16 millions d'euros. A La République du Centre, la restructuration va se traduire par le licenciement de 51 personnes, dont la quarantaine de salariés du centre d'impression, qui sera supprimé.
En outre, 22 licenciements sont prévus à la régie publicitaire du titre et un plan de départs volontaires concerne cinq postes de journalistes. Le groupe de presse Centre France-La Montagne détient huit quotidiens et une douzaine d'hebdomadaires, pour un effectif total de 1 200 personnes. Centre France-La Montagne veut se réorienter sur le numérique et diversifier son offre, grâce à un investissement de 15 millions d'euros. Le groupe a réalisé un chiffre d'affaires de 223,5 millions d'euros en 2012 et mise, grâce à cette restructuration, sur 240 millions en 2016.
Voir les contributions
Réutiliser ce contenu