Un eurodéputé réclame une enquête sur le massacre de Kurdes à Cizre

Les 60 Kurdes tués à Cizre pourraient ne pas être des combattants du PKK mais des civils. [Kurdishstruggle/Flickr]

Javier Couso, un eurodéputé espagnol, a demandé à la Commission européenne d’ouvrir une enquête sur le massacre du dimanche 7 février à Cizre, où 60 Kurdes ont été tués par l’armée turque. Un article d’EURACTIV Espagne.

Le 10 février, Javier Couso, eurodéputé espagnol du groupe confédéral de la Gauche unitaire européenne/Gauche verte nordique (GUE/NGL), a demandé à la Commission d’ouvrir une enquête indépendante sur l’assassinat de 60 Kurdes par l’armée dans la ville turque de Cizre. Javier Couso a critiqué l’accord passé avec Ankara pour qu’elle s’occupe des réfugiés syriens alors que le gouvernement « viole les droits de l’Homme de façon systématique ».

>> Lire : L’UE et la Turquie trouvent un accord sur la crise des réfugiés

Selon l’eurodéputé, le fait que la rencontre du lundi 8 février à Ankara entre la chancelière allemande Angela Merkel et Recept Tayyip Erdogan ait été maintenue, est une preuve définitive que l’UE ferme les yeux sur le conflit kurde, malgré les nombreuses violations des droits de l’Homme.

Javier Couso a également signalé à Federica Mogherini, haute représentante de l’UE pour les Affaires étrangères, que les réfugiés étaient envoyés dans un pays où les droits de l’Homme sont « résolument contestables ». Il a aussi regretté que la population civile kurde soit « constamment attaquée, emprisonnée et assassinée par le gouvernement turc, et ce, en toute impunité.

La ville de Cizre se trouve dans le sud-est de la Turquie, près des frontières syrienne et irakienne et sa population est en majorité kurde. Le territoire en question a été assiégé l’été dernier par l’armée turque, qui suivait une prétendue stratégie de répression contre le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), suite à la rupture des négociations de paix.

Le 7 février, entre 60 et 90 personnes ont été tuées lors d’un assaut de l’armée turque. Le ministère de l’Intérieur se félicite d’une opération « très réussie ». Alors que les médias de l’État affirment que les victimes sont des combattants du PKK, des sources kurdes ont déclaré qu’il s’agissait en réalité de civils ayant trouvé refuge dans un sous-sol pour échapper au conflit faisant rage à l’extérieur.


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