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Près de 100.000 postes d'intérimaires détruits en deux ans

•Les effectifs de l'intérim ont reculé de 8,6 % en 2013.•Le secteur se stabilise mais n'anticipe pas de reprise.•Le CDI intérimaire devrait entrer en vigueur mi-février.

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Par Derek Perrotte

Publié le 29 janv. 2014 à 01:01

Nouvelle année sombre pour l'intérim. Selon les données publiées hier par Prism'emploi, la fédération professionnelle dont les 600 entreprises de travail temporaire membres revendiquent plus de 90 % du chiffres d'affaires du secteur, les effectifs des intérimaires ont reculé, en 2013, de 8,6 %, soit, en équivalent temps plein, 45.000 emplois détruits. Ils retombent ainsi, selon l'estimation de Prism'emploi, à 480.000, contre 525.000 en 2012 et 576.000 en 2011.

La tendance s'est toutefois améliorée au fil de l'année écoulée. A l'image du marché du travail, le secteur a connu un recul très marqué au premier semestre (-12,8 %) avant d'entamer ces six derniers mois une quasi-stabilisation, illustrée par une première hausse mensuelle depuis vingt-quatre mois en octobre, puis par un recul très limité en décembre (-0,8 % par rapport à décembre 2012).

Dans le détail, aucun secteur n'a été épargné l'an passé, avec -9,8 % dans l'industrie, qui se redresse toutefois ces derniers mois, -9,2 % dans le BTP, qui reste, lui, orienté à la baisse, -8,7 % dans les services et -7,5 % dans le commerce, tous deux en hausse en décembre. Seuls les transports ont bien résisté toute l'année (-2,4 %) tandis que les rares pans d'activité en hausse régulière se sont surtout retrouvés dans les technologies (aéronautique, numérique, commerce électronique).

Pessimisme

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A l'image, là aussi, du marché global de l'emploi, l'optimisme n'est pas de mise pour 2014. « La chute est enrayée, mais on craint, faute de croissance, une stabilisation molle au point bas actuel, avec des effectifs à peine supérieurs de 10 % au plus bas historique, touché en 2009. On ne sent pas, chez nos clients, de réelle reprise mais plutôt de l'attentisme », résume François Roux, délégué général de Prism'emploi, qui indique que les premières remontées de janvier « ne sont pas bonnes ». Les professionnels du secteur souffrent notamment de la concurrence, qu'ils dénoncent fermement, de sociétés étrangères d'intérim qui pratiquent le détachement de travailleurs en France. Ils saluent les mesures d'encadrement obtenues par la France auprès de Bruxelles en décembre sur ce dossier très sensible. Mais ils craignent des délais de mise en oeuvre trop lents et appellent à « des mesures complémentaires », comme l'obligation pour le salarié détaché d'avoir travaillé au moins six mois dans son pays d'origine.

L'année 2014 devrait aussi être marquée par l'entrée en vigueur du CDI intérimaire, imaginé dans le cadre de l'accord sur la sécurisation de l'emploi de janvier 2013 puis défini dans un accord de branche de l'intérim en juillet (« Les Echos » du 12 juillet 2013). Le patronat du secteur s'est engagé à en signer 20.000 en trois ans. En échange, l'intérim échappe à la surtaxation des contrats courts décidée dans l'accord de janvier 2013. Mais, pour que le dispositif entre en vigueur, l'accord de branche doit encore être étendu. « Un travail en cours », assure François Roux, qui table sur un coup d'envoi mi-février et de premières signatures dans la foulée.

Derek Perrotte

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