Un groupe de metal iranien arrêté et menacé d'exécution

Selon un de leurs proches, les membres du groupe iranien Confess auraient été emprisonnés et risqueraient désormais jusqu'à une condamnation à mort, simplement parce qu'ils jouent du metal.

Par Romain Capelle

Publié le 17 février 2016 à 15h55

Mis à jour le 08 décembre 2020 à 02h27

Deux membres du groupe de metal iranien Confess ont été arrêtés dans leur pays le 10 novembre 2015. Remis en liberté après le paiement d'une caution le 5 février 2016, ils attendent maintenant leur procès. S'ils sont reconnus de blasphème, ils risquent la peine de mort.

L'info est parvenue au site canadien Metal Nation Radio via un email envoyé par un ami du groupe. Metal Nation Radio a souhaité protéger son auteur en le préservant son anonymat, mais a retranscrit son courrier. Il raconte donc que Nikan « Siyanor » Khosravi et Arash « Chemical » Ilkhani, les deux membres fondateurs du groupe, ont été emprisonnés par les Pasdarans (les Gardiens de la révolution, une force paramilitaire dépendant directement du chef de l'Etat iranien). Les chefs d'accusation seraient : « propagande contre le régime, création d'un groupe et d'un label illégal du genre musical satanique metal et rock, propos anti-religieux, athéistes et anarchistes, interview avec des radios étrangères et blasphème ». S'ils sont reconnus coupables lors de leur procès à venir, ils encoureraient « un minimum de six mois à un maximum de six ans » pour les premiers chefs d'accusation. Pour blasphème, ils risquent la peine de mort. En attendant, ils ont interdiction de poursuivre leurs activités et de s'exprimer publiquement, et leurs comptes email et Facebook sont sous contrôle judiciaire.

Confess, actif depuis quatre ans et qui évolue dans un genre mêlant thrash metal, nu-metal et metalcore, a déjà sorti deux albums (Beginning of Dominion, en 2012 et In the Pursuit of Dreams, le 28 octobre 2015). On imagine bien, rien qu'aux titres des chansons (I'm Your God Now !Thorn Within (Hands Of Your God)...), que leur musique ne puisse pas plaire aux mollahs. Alors déjà que filmer un clip alternatif pour Happy de Pharrell Williams en Iran peut vous valoir des coups de fouet, on craint le pire pour les metalleux...

Plusieurs de leurs chansons sont en écoute sur Soundcloud :

Une pétition en ligne a été lancée pour les soutenir.

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