Louis Michel : « Les Anglais ne sont pas seulement ingrats, ils sont cyniques »

Louis Michel, député européen, n’y est pas allé de main morte en parlant de la Grande-Bretagne ce vendredi matin sur les ondes de la Première.

Marie-Laure MATHOT
Louis Michel : « Les Anglais ne sont pas seulement ingrats, ils sont cyniques »
FG_070610_RTBF_48 ©Reporters

Questionné sur la sortie ou non de la Grande-Bretagne de l’Union européenne, le libéral Louis Michel, n’a pas ménagé nos voisins d’Outre-Manche.

«Il est évident qu’on ne peut pas (juste) prendre les avantages de l’Europe. Je rappelle que quand la Grande-Bretagne est rentrée dans l’Europe, c’était le malade de l’Europe. C’est son entrée et les profits que cette adhésion a générés pour elle que la Grande-Bretagne est sortie de ses problèmes économiques et sociaux.»

L’ancien ministre belge parle carrément d’ingratitude.

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«Les Anglais ne sont pas seulement ingrats, ils sont cyniques. Quand j’entends les propos de Cameron qui prend l’idée même d’Union européenne en otage, on ne peut être que choqué.»

Les mots sont durs, l’intonation forte: «Ceux qui ne veulent plus du modèle européen, des valeurs européennes et d’une Europe prospère et solidaire, ils doivent soit sortir, soit s’abstenir de bloquer ceux qui veulent avancer et qui veulent plus d’intégration européenne. Les grands défis ne peuvent être solutionnés que s’il y a plus d’Europe.»

Pour Louis Michel, il faut plus d’Europe et la Grande-Bretagne empêche cet avancement vers une Union plus forte.

«J’observe aujourd’hui que l’Europe est régulièrement prise en otage par l’un ou l’autre État. Cameron sait très bien que sortir de l’Europe serait bien plus dommageable pour lui que pour le reste des Européens. On instrumentalise l’Europe, on en fait un bouc émissaire à des fins électoralistes internes.»

«Le fait qu’on accepte de négocier avec la Grande-Bretagne, c’est déjà un recul. Des choses peuvent être acceptables mais sur l’essentiel, on ne peut rien lâcher. On ne peut pas accepter, par exemple, que les accords engrangés jusqu’à présent se poursuivent en cas de Brexit.»

Pour Louis Michel, il important de savoir qui dans les États membres est pour un avancement de plus de supranationalité européenne.

«Nous devons savoir qui veut une agence européenne de renseignements, qui veut gérer ensemble les flux migratoires pour les répartir sur toute l’Europe, qui veut un gouvernement économique collé à la zone euro, qui veut une union énergétique, qui veut une défense européenne, un mécanisme de droit pour les droits fondamentaux. Il faut que tous ceux qui veulent cela puisse avancer ensemble.»

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