Un prisonnier américain libéré après quatre décennies de détention solitaire

Le plus ancien prisonnier à l'isolement aux Etats-Unis, Albert Woodfox, va être libéré vendredi après plus de quatre décennies de détention solitaire, une durée qui a suscité des condamnations internationales, ont annoncé ses avocats.

AFP
Un prisonnier américain libéré après quatre décennies de détention solitaire
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Le plus ancien prisonnier à l'isolement aux Etats-Unis, Albert Woodfox, va être libéré vendredi après plus de quatre décennies de détention solitaire, une durée qui a suscité des condamnations internationales, ont annoncé ses avocats.

M. Woodfox, un Noir qui fête ses 69 ans ce vendredi, avait été condamné avec deux autres hommes noirs, Robert King et Herman Wallace, pour le meurtre en 1972 d'un gardien de la prison Angola, un pénitencier de Louisiane.

Ils étaient membres des Black Panthers, un mouvement radical qui voulait protéger les Noirs des exactions policières, à une époque où le milieu carcéral était particulièrement polarisé sur les questions raciales.

Alfred Woodfox a toujours nié l'homicide du gardien de prison. Il avait été condamné sans preuves matérielles mais sur la foi du témoignage de trois détenus. M. King a lui eu sa condamnation annulée, après près de 30 ans à l'isolement.

"Même si nous sommes extrêmement heureux qu'Albert Woodfox soit enfin libre, il est injustifiable qu'il ait été forcé d'endurer, décennie après décennie, ces conditions de placement à l'isolement pendant une durée plus longue que n'importe quel autre prisonnier de l'histoire des Etats-Unis", a déclaré George Kendall, l'avocat de Woodfox.

Le sort de MM. Woodfox, King et Wallace, surnommés les "Trois d'Angola", a suscité la mobilisation d'ONG de défense des droits de l'homme, notamment d'Amnesty international.

Les Etats-Unis sont actuellement agités par un débat sur l'univers carcéral, le président américain Barack Obama souhaitant notamment limiter les placements à l'isolement et explorer des alternatives à la détention systématique.

Quelque 100.000 prisonniers dans le pays sont enfermés 23 heures sur 24 dans une cellule minuscule, privés de pratiquement tout contact humain.

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