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RD Congo : la société civile se mobilise contre le mariage précoce

  • Date de création: 22 février 2016 15:44

(Contribution) - En dépit d’une législation condamnant le mariage précoce, la RDC est en mal d’éradiquer ce fléau. En prélude au mois de mars consacré à la femme, Afia Mama ASBL a réuni au début février des ONG, des partenaires techniques et financiers comme l’ambassade du Canada en RDC, UNFPA et OSISA, et surtout les ministères ayant en charge du genre et de la famille, aux niveaux national et provincial.

La loi congolaise est claire quant au mariage précoce, il est formellement interdit selon l’article 48 de la loi 10 janvier 2009 portant protection de l’enfant : « le mariage d’enfants, c’est-à-dire des personnes âgées de moins de 18 ans est interdit ». Anny Modi, présidente d’Afia Mama, a d’ailleurs rappelé dans des propos assez durs : « que le mariage soit forcé ou précoce, il n’en demeure pas moins un viol et une atteinte à l’honneur des filles et de leur intégrité physique ».

En organisant cette table ronde, Afia Mama poursuit deux objectifs : d’une part, rendre compte de sa participation au premier au sommet africain des filles sur l’élimination du mariage précoce et des autres pratiques traditionnelles néfastes en Afrique, d’autre part, partager les bonnes pratiques contre ce fléau et notamment montrer à travers un documentaire sa campagne de sensibilisation au Katanga. Mesdames Ginette Martin, Ambassadeur du Canada, et Diene Keita, Représentante d’UNFPA, ont souligné l’importance de se porter auprès des populations congolaises pour les soutenir, de lutter contre les violences sexuelles de toute nature et de faire de la femme congolaise un levier de développement pour son pays.

Les participants à cette table ronde se sont accordés sur le fait que la législation ne doit pas être remise en cause et que le problème demeure celui de son application.

De plus, le substrat culturel reste un des obstacles majeurs empêchant une lutte efficace contre ce fléau. En effet, Mme Juienne Musenge, directrice executive du Fonds pour la Femme Congolaise, a expliqué que les femmes ne s’expriment pas clairement sur le viol et surtout que des communautés considèrent encore le mariage forcé comme normal. Madame Marie-Ange Lukiana, ancienne ministre et député, a précisé que le combat se situe à deux niveaux : d’une part, la sensibilisation contre le mariage précoce, à l’image de ce que fait Afia Mama ; d’autre part, une réponse socio-économiquement acceptable pour celles qui sont déjà engagées dans ce type de mariage.

En clôturant cette table ronde, Mme Thérèse Olenga, Ministre provinciale en charge du genre, a encouragé Afia Mama et les participants à continuer le travail au présent et à multiplier les interactions entre parties prenantes afin de dégager des synergies pour faire du mariage précoce un passé.

Madimba Kadima-Nzuji

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