La catastrophe industrielle et les perspectives de faillite, chez Peugeot, c'est du passé. Le constructeur automobile a annoncé ce mercredi être repassé dans le vert en 2015 en dégageant un bénéfice net de 1,2 milliard d'euros. Une bonne nouvelle n'arrivant jamais seule, PSA Peugeot Citroën annonce en outre avoir bouclé son plan de reconstruction avec un an d'avance.

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Un nouveau plan stratégique de croissance rentable

PSA, qui a réalisé un chiffre d'affaires de 56,3 milliards d'euros (+5,7%) l'année dernière, présentera le 5 avril son nouveau "plan stratégique de croissance rentable", a précisé l'entreprise dans un communiqué. Outre un résultat net positif pour la première fois depuis 2010 (la perte s'élevait à -555 millions d'euros en 2014), PSA a annoncé avoir dépassé tous ses objectifs: la marge opérationnelle de sa division automobile a atteint 5% alors que la société visait 2% à l'horizon 2018.

En outre, l'entreprise dirigée par Carlos Tavares a généré en 2015 un flux de trésorerie net ("free cash flow"), indicateur très suivi dans une industrie automobile gourmande en capitaux, de 3,8 milliards d'euros, presque le double de l'objectif de 2 milliards visé pour la période 2015-2017.

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2000 euros par salarié, rien pour les actionnaires

Cerise sur le gâteau pour ses collaborateurs, le groupe automobile va verser à ses salariés une prime de 2000 euros en moyenne au titre de l'exercice 2015, a annoncé son président du directoire Carlos Tavares.

Cette "prime d'intéressement renforcée" a été décidée alors que le constructeur français a dégagé un bénéfice de 1,2 milliard d'euros et atteint en avance tous les objectifs de son plan de réduction des coûts lancé il y a deux ans alors que le groupe était au bord du dépôt de bilan, a souligné Carlos Tavares à l'antenne de RTL. En revanche, l'entreprise a décidé de ne toujours pas verser de dividende à ses actionnaires, mais assuré qu'"à partir de l'exercice 2016, une politique de dividende en ligne avec celles du secteur sera présentée".

Un groupe qui revient de loin

Mais le groupe, acculé par la crise de l'automobile européenne en 2008-2013, s'était retrouvé début 2014 au bord du dépôt de bilan et n'avait dû son salut qu'à l'intervention de l'Etat français et de la société automobile chinoise Dongfeng, tous deux entrés au capital à hauteur de 14%.

Carlos Tavares avait alors été nommé à la présidence du directoire avec la mission de remettre ce fleuron industriel sur la voie de la rentabilité via un plan baptisé "Back in the race" ("de retour dans la course") censé s'étaler jusqu'en 2017.

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Cela s'était traduit par des réductions de frais via notamment des efforts demandés aux salariés, une rationalisation des gammes et un effort d'amélioration des prix. Le "point mort", c'est-à-dire le nombre de véhicules devant être vendus pour couvrir les frais fixes, est passé à 1,6 million d'unités l'année dernière contre 2,1 millions en 2014 et encore 2,6 millions en 2013.

PSA, avec ses marques Peugeot, Citroën et DS, est le premier groupe automobile français en termes d'unités produites: 2,97 millions l'année dernière. Renault, dont Dacia, en a produit 2,8 millions.

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