En Inde, une histoire de toilettes

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L'histoire du jour nous emmène en Inde à la rencontre d'une vieille dame de 104 ans

Elle s'appelle Kunwar Bai et elle a 104 ans donc, elle est originaire d'un tout petit village du Chhattisgarh, un état du centre-est de l'Inde et elle est, depuis avant-hier, devenue une star pour tout le pays.

La raison est toute simple : non seulement le Premier Ministre indien, Norendra Modi, lui a personnellement rendu visite , mais en plus il lui a touché les pieds. Or c'est un geste très rare de respect, surtout pour un Premier Ministre aussi religieux que Modi.

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Pourquoi une telle marque de respect ? Parce que cette vieille dame, à 104 ans donc, a vendu toutes ses chèvres pour construire dans sa maison des toilettes avec fosse septique. Et qu'en plus, elle a encouragé tout son village à faire de même. En Inde, 55% de la population – ce qui fait plus de 600 millions de personnes tout de même – n'ont pas accès à des toilettes . On fait ça à l'ancienne, dans la nature.

Or depuis son arrivée au pouvoir en mai 2014, Narendra Modi a fait de l'installation de toilettes dans toutes les maisons indiennes et tous les édifices publics une croisade personnelle. Le but est qu'en 2019, les Indiens ne fassent plus leurs besoins à l'air libre. C'est même, pour tout vous dire, sa politique la plus populaire : approuvée par 71% des Indiens, devant la lutte contre le chômage et le terrorisme ! C'est simple, le gouvernement assure qu'il s'est construit en Inde huit millions de toilettes depuis 2014.

Alors, propagande ou non ? Il est compliqué de répondre à cette question. L'Inde est une démocratie, donc ces chiffres sont à peu près vérifiés. L'idée, c'est d'en construire de 90 à 120 millions d'ici 2019. Mais le problème n'est pas le nombre, mais l'utilisation et la gestion de ces WC.

C'est très facile à comprendre : vous pouvez bâtir autant de toilettes que vous voulez, encore faut-il éduquer la population ou encore créer les infrastructures nécessaires pour traiter les déchets. Et visiblement, selon beaucoup d'ONG, c'est loin d'être gagné.

Une revue de presse consacrée à la Bolivie qui, selon tous les sondages, a dit non à un nouveau mandat pour Evo Morales...

Voilà dix ans qu' Evo Morales est au pouvoir et il demandait à modifier la constitution pour se représenter en 2019. A cette question, il semble effectivement que le peuple bolivien, dans sa grande sagesse, a répondu NON.

Un résultat que, selon le quotidien La Razón , Evo Morales refuse, se demandant si c'est «La faute du gouvernement, des autorités provinciales » voire « Des réseaux sociaux qui désinforment et, ailleurs dans le monde, font même tomber des gouvernements ».

evo morales a quitté vienne
evo morales a quitté vienne
© reuters

Pour**Opinión,** quotidien de La Paz, «Ce n'est pas la première fois qu'un Président ne voit plus la réalité qu'au travers du miroir déformant que lui présentent ses conseillers ou ses amis. Après dix années au pouvoir, les intérêts et les fortunes accumulées aveuglent ».

El Diario , pour sa part, prend des accents lyriques pour rappeler à Evo Morales que « Les couleurs du drapeau de la patrie ne doivent pas être tachées et avec elles, tout le peuple bolivien. Ne salissez pas votre fonction et ceux qui vous ont élu Monsieur le Président ».

Enfin, La Jornada , quotidien en ligne, attaque : « Ce n'est pas seulement cette réforme qui a été rejetée mais aussi la corruption et le mensonge en même temps qu'un rejet de la gestion gouvernementale. La Bolivie s'est prononcée, Evo Morales doit l'accepter ».

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