Ça se passe en Europe : Il ne fait pas bon être célibataire en Italie
Pour les 7,7 millions de personnes qui vivent seules en Italie, le coût du célibat est élevé.
Par Olivier Tosseri
Ça se passe en Italie : le coût de la vie est 64% plus élevé pour les célibataires
En Italie, le mariage de raison pourrait bientôt l’emporter sur le mariage d’amour. Pour les 7,7 millions de personnes qui vivent seules, le coût du célibat est élevé. Celui de leur quotidien est en moyenne 64% supérieur à celui des couples. C’est ce que révèle la Coldiretti, la confédération des entrepreneurs agricoles italiens, après avoir comparé les dépenses moyennes d’une famille type établies par l’Istat.
Célibataires, divorcé(e)s, veuves ou veufs, une personne seule consacre environ 274 euros par mois à son budget alimentaire. C’est 45% de plus que le membre d’une famille qui dépense en moyenne 190 euros. Elle doit acheter sa nourriture plus souvent et en plus grande quantité du fait de l’absence de formats adaptés. Lorsqu’ils le sont, ils coûtent fréquemment plus cher que ceux traditionnels. Concernant le logement, la différence est évidemment bien supérieure à 98%, les loyers des maisons et des appartements plus petits sont plus élevés.
Le bond des divorces
Et pourtant, le nombre de personnes seules a beaucoup augmenté ces dernières années. Outre l’évolution des modes de vie qui prolongent les périodes de célibat, le nombre de mariages a diminué et l’âge des époux repoussé (34 ans en moyenne pour les hommes et 31 ans pour les femmes). Le nombre de divorces a en revanche bondi de 70,7% en vingt ans, et une réforme cette année rend la procédure encore plus rapide et moins coûteuse. Avec le vieillissement de la population, le nombre de personnes âgées seules a également augmenté. Les plus de 65 ans sans compagne ou compagnon sont 3,7 millions, et pour 75% veuves ou veufs. Conséquence, 7,4% sont dans une situation de pauvreté, selon l’Istat, au niveau national, et 19,8% dans le Mezzogiorno.
Quant aux plus jeunes, ils ne pourront même pas se consoler de leur solitude en se disant qu’ils profitent seuls de leur salaire. Ils sont en effet parmi les plus bas d’Europe dans un pays où la pression fiscale est une des plus élevée. Selon une étude de Willis Towers Watson, qui compare 15 pays du Vieux Continent, l’Italie est en dernière position avec 27.000 euros annuels en début de carrière. Rien de très encourageant pour fonder une famille…sauf si l’on cherche à réaliser des économies.