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Airbnb : et si les villes distribuaient des “permis de louer” ?

Si Airbnb fait grimper les prix de l’immobilier et bouscule la vie de certains quartiers, pourquoi ne pas restreindre le nombre de logements disponibles dans chaque ville ?

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Entre bannir Airbnb et l’autoriser complètement, de quelles solutions disposent les villes ?

Par Marion Degeorges

Publié le 28 févr. 2016 à 12:02

Taxer les touristes, taxer les hôtes, taxer Airbnb ? Paris, Londres, New-York, ou San Francisco... Beaucoup de grandes villes sont à la recherche de la solution miracle pour juguler le succès de la plateforme et récupérer sa part du gâteau. Dans une étude publiée en préparation de la 25ème International World Wide Web Conference d’avril, cinq chercheurs proposent une solution plutôt étonnante.

Dans leur étude « A qui profite l’économie du “Partage” d’Airbnb ? », l’équipe du professeur Giovanni Quattrone , spécialiste du marketing territorial à l’University College de Londres, suggère notamment la mise en place de « transferable sharing rights » ; en français, des « droits de location cessibles », ou plus simplement, des « permis de louer ».

Répartir les retombées positives et négatives

Imaginons que la ville de Paris ait mis en place ce système des « permis de louer ». L’idée, c’est qu’ensuite, elle puisse les distribuer à des habitants qui souhaitent mettre leur appartement en location saisonnière sur Airbnb, mais avec parcimonie.

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Le but, c’est de répartir les logements disponibles de façon égalitaire dans la capitale, afin d’équilibrer à la fois les retombées positives d’Airbnb (les revenus générés pour les propriétaires et les commerces locaux) autant que les retombées négatives (l’impact sur le marché de l’immobilier et la perturbation de la vie de quartier).

Acheter son droit de louer

Puisqu’il s’agit là de ne pas autoriser tout le monde à sous-louer son bien, ceux qui n’auront pas reçu de « permis de louer » pourront racheter celui de leur voisin s’il en a reçu un et qu’il n’en veut pas. Ces échanges, suggèrent les chercheurs, se feraient sur une plateforme numérique.

Le prix ? Il serait basé sur « le prix du marché en temps réel et sur les politiques municipales », détaillent-ils aussi. Ensuite, l’argent généré par ces cessions serait réparti entre le propriétaire qui a cédé son permis, le conseil municipal, et même le conseil de quartier.

Ce concept soulève beaucoup de questions : comment seraient décidées les attributions de droits dans un premier temps ? A-t-on vraiment les moyens d’évaluer le prix du marché de ces permis en temps réel ? Mais il a au moins le mérite d’être à la croisée des chemins entre une interdiction totale d’Airbnb, et son antipode, la permission absolue.

Marion Degeorges

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