Salon de l'Agriculture 2016 : "Si François Hollande pense qu'il a vu le pire, ça ne fait que commencer", dit Alba Ventura
REPLAY / ÉDITO - L'image du Président chahuté au Salon de l'Agriculture samedi 27 février est "désastreuse" selon Alba Ventura, les ennuis ne font que commencer pour le président de la République.
L'image est passée en boucle tout le week-end, celle de François Hollande hué, sifflé, insulté au Salon de l'Agriculture. L'Élysée minimisait dimanche, préférant mettre en avant le courage du Président qui ne s'est pas défilé. C'est sûr que le courage, c'est mieux que de passer par une petite porte et s'en aller au premier orage, mais l'image est terrible.
Ça me rappelle lorsque le Président a pris la pluie sur l’Île de Sein on expliquait à l'Élysée que c'était "courageux" de la part de François Hollande de ne pas avoir utilisé de parapluie. Le résultat c'est que la vision du Président trempé était désastreuse, et celle de samedi, celle du chef de l'État en prise avec ces agriculteurs qui l'invectivent, qui lui crient "démission" et autres noms d'oiseaux, est tout autant désastreuse !
Pas le seul à être chahuté
Des moments comme ça viennent forcément plomber une atmosphère déjà lourde. Les agriculteurs avaient jeté des œufs sur Lionel Jospin en 2001, c'était les suites de la crise de la vache folle. Nicolas Sarkozy évitait d'y passer trop de temps de peur d'essuyer des insultes, mais on se souviendra du "casse toi pov' con" entré dans les annales.
Donc c'est vrai que François Hollande n'est pas le premier mais ce n'est pas rassurant pour autant. Et ça fait mal, parce que François Hollande est ramené à ce Nicolas Sarkozy qu'il avait promis d'effacer, et il se retrouve dans la même position que lui. Vous vous souvenez, lorsqu'en 2013, au Salon de l'Agriculture, un petit garçon lui avait demandé où était Sarkozy ? Il lui avait répondu : "Sarkozy, tu ne le reverras plus".
Les agriculteurs ? Ce n'est qu'un apéritif
3 ans plus tard François Hollande, comme Nicolas Sarkozy souffre de cette image "dégradée" du Président. Et même si le Président a beau dire, sur la crise agricole, que les difficultés viennent du précédent quinquennat, que les quotas laitiers c'est le bilan de Nicolas Sarkozy, (ce n'est pas faux), il n'empêche qu'aujourd'hui c'est lui qui se retrouve au cœur de la contestation, et pas seulement celle des agriculteurs.
Les agriculteurs ce n'est qu'un apéritif, vous allez voir l'accueil de la loi El Khomri sur le code du travail. Vous avez vu que Martine Aubry a déjà battu le rappel en expliquant que ce "n'est plus l'échec du quinquennat qui se profile mais l'affaiblissement durable de la France qui se prépare". C'est violent comme attaque ! Martine Aubry qui a aussi appelé ses proches à quitter la direction du PS.
Les étudiants de gauche à l'appel de l'UNEF, se préparent eux, à manifester la semaine prochaine, la jeunesse dans la rue, ce n'est pas un bon signe pour un Président socialiste. Et sans doute les syndicats devraient entrer dans la danse à la fin du mois. Si le Président pense qu'il a vu le pire au Salon de l'Agriculture, on peut d'ores et déjà lui prédire que ça ne fait que commencer.
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