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Les violences sexuelles modifieraient le fonctionnement du cerveau des victimes

par Dounia Malki ,
Les violences sexuelles modifieraient le fonctionnement du cerveau des victimes© iStock
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1 femme sur 3 sera victime de violences sexuelles au cours de sa vie*. Lutter, prévenir et agir sont essentiels pour en finir avec les violences faites aux femmes. Pourtant, un autre élément serait à prendre en compte : l’après agression. Si l’on en croit les résultats d’une étude récente, les violences sexuelles modifieraient le fonctionnement du cerveau des victimes.

35% des femmes auraient été victimes de violences sexuelles de la part d’un inconnu*. Pire, 70% des femmes auraient, quant à elles, été victimes d’un proche*. Face à ce fléau que sont les violences faites aux femmes, les chercheurs de l’université de Rutgers ont cherché à comprendre quelles étaient les conséquences sur le long terme de telles agressions.
Leur but ? Mieux appréhender les effets post-agression pour mieux aider les femmes victimes de violences sexuelles à se remettre d’un tel drame.

Pour se faire, les scientifiques ont reproduit en laboratoire les éléments d’agressions sexuelles (sans pour autant qu’il n’y ait pénétration) à l’aide de rats mâles et de rats femelles pré-pubères. Ils se sont rendus compte que le cerveau des rats femelles victimes d’agressions sexuelles s’était modifié.

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Plus de stress. Le niveau de corticostérone (une hormone à l'origine du stress) était beaucoup plus élevé qu’auparavant, et ce, même après plusieurs jours.

Une difficulté à s’intégrer. Durant des activités de groupe, les rats femelles victimes de violences sexuelles avaient plus de mal que les autres à s’intégrer et à prendre part aux activités.

Des difficultés d’apprentissage. Les rats ayant été soumis à une agression sexuelle avaient également beaucoup plus de mal que les autres à assimiler des tâches à reproduire et demandaient plus de temps pour apprendre.

D’après les scientifiques, cela peut s’expliquer par un bouleversement au niveau du cerveau : après l’agression sexuelle, les victimes avaient beaucoup moins de nouvelles cellules au niveau de l’hippocampe, partie du cerveau qui joue entre autre un rôle central dans la mémoire.

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Une difficulté à s’occuper de leurs enfants. Les chercheurs ont noté que les rats femelles ayant été victimes de violences sexuelles n’ont pas montré de sentiment maternel envers leurs enfants. Il leur a également fallu des jours avant de s'occuper un minimum d'eux.

Par ailleurs, les scientifiques ont découvert que les enfants de ces rats femelles présentaient également des signes d’un syndrome post-traumatique, bien qu’ils n’aient pas été exposés à une agression sexuelle.

Une découverte importante qui nécessite de plus amples travaux

Si les chercheurs de l’université de Rutgers sont ravis des résultats de leurs travaux, ils affirment pourtant, dans la revue médicale Nature dans laquelle l’étude a été publiée, que ce n’est que le début.
En effet, ils entendent bien pousser leurs recherches pour comprendre comment le cerveau réagit à une agression sur le long terme mais aussi quel impact cela peut avoir sur le cerveau des enfants de victimes d’agressions sexuelles.

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* Source : United Nations Entity for Gender Equality and the Empowerment of Women, 2015​​​​​​​​​

Dounia Malki
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