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La moitié des enfants diagnostiqués asthmatiques ne le seraient pas

Un tensiomètre dans le cabinet d'un médecin (photo d'illustration)

Un tensiomètre dans le cabinet d'un médecin (photo d'illustration) - Philippe Huguen-AFP

Si votre enfant est asthmatique, il se peut qu'il ait été mal diagnostiqué et qu'il ne le soit tout simplement pas. Une étude de chercheurs néerlandais montre que la moitié des enfants présentés comme souffrants d'asthme seraient surtraités.

C'est une étude qui pourrait bouleverser la vie de milliers de familles. La moitié des enfants jugés asthmatiques ne le seraient pas, en réalité. L'enquête menée aux Pays-Bas et publié dans le British Journal of General Practice montre ainsi que ces enfants seraient surtraités inutilement pour cette pathologie. Tous sont placés sous traitement par inhalateur toute l'année.

Pour en arriver à cette conclusion, les chercheurs néerlandais du Julius Care Center et de l'université d'Utrecht se sont intéressés aux dossiers médicaux de quelque 650 enfants âgés de 6 à 18 ans. Ils ont alors étudié la façon dont l'asthme avait été diagnostiqué et les traitements prescrits.

7% présentaient un asthme correctement diagnostiqué

Sur la totalité de ces jeunes patients, seuls 16% ont bénéficié d'un test par spirométrie. Cet examen consiste à mesurer les débits inspiratoires et expiratoires, une des façons de diagnostiquer un asthme de manière certaine. Et globalement, les examens pulmonaires poussés sont restés rares.

"Seuls quelques enfants ont reçu une confirmation du diagnostic de l'asthme par des tests fonctionnels, malgré les recommandations internationales", déplorent les scientifiques. Et seuls 7% des cas étudiés présentaient un asthme correctement diagnostiqué, avec des examens complets.

4 millions de personnes en France

"Pour éviter le surtraitement, la médicalisation et l'anxiété des parents, une stratégie de diagnostic plus structurée par des tests fonctionnels chez les enfants présentant une suspicion d'asthme est justifiée", expliquent les scientifiques. Ces derniers proposent notamment de mieux former le personnel médical à ce type d'examen et d'améliorer l'accès aux tests pulmonaires.

L'asthme touche quelque 4 millions de personnes en France, dont 10% d'enfants. Il se définit par une respiration courte, saccadée, sifflante, accompagnée d'une toux sèche et par une gêne respiratoire, avec sensation d'oppression, rappelle Santé magazine. Si cette maladie provoque encore un millier de décès chaque année, ses symptômes peuvent donc être le signe d'autre chose.

C.H.A.