Affaire Kerviel : des banquiers contredisent la version de la Société Générale

Le siège de la Société générale à La Défense, dans les Hauts-de-Seine, le 19 mai 2015.
Le siège de la Société générale à La Défense, dans les Hauts-de-Seine, le 19 mai 2015. (AFP/THOMAS SAMSON)

    n'a été dévoilée que le 24 janvier 2008 par la Société Générale. Seuls l'autorité des marchés financiers (AMF) et le gouverneur de la Banque de France auraient dû être au courant du débouclage (vente)

    par Jérôme Kerviel après la découverte de la «fraude» le 20 janvier. C'est ce qu'affirmait en tout cas la Société Générale.

    Une version démentie par un article paru dans

    et une e

    . Daniel Bouton, alors président de la Société générale,  avait prévenu d’autres présidents de banque avant le débouclage, leur demandant leur soutien. Georges Pauget, qui était à la tête du Crédit agricole, et Philippe Dupont, qui dirigeait les Banques Populaires, ont été contactés. « Daniel Bouton voulait m’informer avant le marché pour s’assurer que nous lui conservions sa confiance et que nous maintenions nos contreparties», a expliqué Philippe Dupont à Mediapart. D'autres banquiers européens ont probablement été avertis.

    «La diffusion de cette information privilégiée a pu permettre à tous les financiers qui savaient, de protéger leurs arrières, au détriment de ceux qui n’avaient pas l’information. Et certains on pu être tentés de tirer partie de la situation», estime «Minoritaires».

    Le groupe bancaire Société Générale a aussitôt promis une plainte en diffamation  contre les directeurs des deux publications et les journalistes impliqués. Pour Jean Veil, avocat de la Société Générale, les informations relayées par Mediapart et les Inrocks ont pour effet d'accuser l'ancien patron du géant bancaire Daniel Bouton de «délit d'initiés», ce qui est selon lui «intolérable».