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Politique

La charge de Marylise Lebranchu contre François Hollande

Débranchée par François Hollande lors du dernier remaniement, l'ancienne ministre ne mâche pas ses mots et dénonce la déviation du président de la République par rapport à la ligne du Bourget.
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Marylise Lebranchu n'exclut pas une "possibilité" du dégel du point d'indice.
Marylise Lebranchu n'exclut pas une "possibilité" du dégel du point d'indice.
AFP

Elle a retrouvé sa liberté de parole. Quelques semaines après avoir été froidement remerciée du gouvernement, Marylise Lebranchu règle ses comptes avec François Hollande. Dans un entretien à Mediapart, l'ancienne ministre de la Fonction publique estime que le président de la République "a changé par rapport à la ligne dite du Bourget" et constate des "points à revoir" dans la réforme du code du travail. 

Reprenant mot pour mot la tribune de Martine Aubry et Daniel Cohn Bendit, Marylise Lebranchu regrette que l'avant-projet de loi El Khomri "aille trop loin, trop c'est trop". "En plus, le débat a été tué quand la ministre (du Travail) a parlé de 49-3 avant même que le texte soit présenté en conseil des ministres", a-t-elle relevé, évoquant "une erreur grave".

Parmi les points à "retravailler avec les syndicats et les parlementaires", elle a cité le plafonnement des indemnités aux prudhommes, l'encadrement des accords d'entreprises, mais aussi la confusion opérée selon elle entre la qualité de vie au travail et le nombre de personnes qui travaillent. Sur ces sujets, "il est très difficile de raisonner de manière désincarnée quand on gagne plus de 5.000 euros - c'est le cas des députés, des ministres, des fonctionnaires, des dirigeants du Medef".

Plus généralement, celle qui est redevenue députée observe qu'à l'arrivée de Manuel Valls à Matignon en avril 2014, "l'équilibre devait se faire entre Manuel (Valls) et François Hollande, et le discours du Bourget". "Aujourd'hui, il ne se fait plus", regrette-t-elle, évoquant un manque de "ligne politique claire".

Sur les questions économiques et sociales, elle déplore que "le président ne présente jamais sa politique comme un tout", parlant de "baguettes magiques: le code du travail rénové, les cars Macron". "J'en ai assez d'entendre parler, depuis des années, de faire tomber les tabous", poursuit Mme Lebranchu. "C'est le signe de l'influence de la notoriété médiatique (...) : pour avoir sa première couv' d'un hebdomadaire, il faut dire que les 35 heures c'est mal comme l'a fait Emmanuel Macron", proteste-t-elle.

Elle assure également s'être posé la question de quitter le gouvernement lorsque Christiane Taubira est partie fin janvier. "Mais je me disais qu'en tant que responsable politique, je ne pouvais ajouter un petit élément à un petit élément de crise", explique-t-elle, ajoutant que si elle avait été députée elle aurait voté contre la déchéance de nationalité.

Disant comprendre pourquoi M. Hollande a voulu cette réforme, une idée "politiquement intelligente" car c'était "une façon de veiller à la fragmentation de la société", elle espère qu'il "stoppe la réforme constitutionnelle après le Sénat" si la majorité des 3/5e n'y est pas réunie.

(Avec AFP)

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