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Lenovo à l’assaut d’Apple et de Samsung dans les smartphones

Le numéro un mondial du PC a racheté à Google sa filiale Motorola, acquise deux ans plus tôt. Il s’ouvre en grand les portes du marché américain.

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Avec les portables Motorola, Lenovo devient le troisième fabricant de smartphones au monde.

Par Sandrine Cassini, Romain Gueugneau

Publié le 30 janv. 2014 à 17:51

Un nouveau géant de la high-tech est né. Une semaine après , le chinois Lenovo a auprès de Google. Le numéro un mondial des PC devient ainsi le troisième fabricant de smartphones, avec 6 % des ventes, selon le cabinet Strategy Analytics, derrière Samsung et Apple.

Le montant de l’opération s’élève à 2,9 milliards de dollars, dont 660 millions en cash, 750 millions en actions Lenovo, et 1,5 milliard à régler dans les trois ans à venir. C’est un quart du prix payé par Google pour les mobiles de Motorola à l’été 2011, mais le géant du Web conserve la majorité des brevets de l’ancienne gloire américaine des télécoms. La transaction doit encore être approuvée par les autorités américaines, et par l’agence des investissements étrangers (CFIUS), sensible aux problématiques de sécurité nationale. Mais depuis le rachat des PC d’IBM en 2005, Lenovo a montré qu’il était plutôt bien vu outre-Atlantique.

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Le groupe chinois, qui s’était déjà positionné sur le dossier Motorola avant que Google ne le rachète, s’ouvre par cette opération les portes du juteux marché américain. Malgré des ventes en recul au niveau mondial, le fabricant américain figure encore dans le top 5 des vendeurs de smartphones aux Etats-Unis. « La marque Motorola reste forte en Amérique du Nord et du Sud. Nous allons évidemment nous servir de cette puissance pour renforcer notre activité », a déclaré Yang Yuanqing, le patron de Lenovo. Outre la marque, le groupe chinois dispose avec Motorola d’un accès direct aux circuits de distribution. « Lenovo gagne un temps précieux en rachetant Motorola. Le groupe s’épargne plusieurs années de négociations avec les opérateurs télécoms », considère Annette Zimmermann, de chez Gartner.

Jusque-là, Lenovo, qui génère 4 milliards de dollars de recettes dans les smartphones, était surtout présent en Chine, où il talonne le numéro un Samsung. Récemment, il s’est invité sur de nouveaux marchés, en Afrique, au Moyen-Orient, en Russie, et prévoyait d’attaquer l’Europe cette année.

Une société plus saine

Le Chinois réussira-t-il là où Google a échoué ? En redressant l’activité PC d’IBM, Lenovo a montré son savoir faire sur les marchés grand public, à fort volume. « Vendre des mobiles rentre plus dans la stratégie de Lenovo que dans celle de Google, qui est un éditeur de logiciels », relève Neil Mawston, du cabinet Strategy Analytics. Même si les deux smartphones de Motorola sortis sous la houlette de Google – les Moto X et G – n’ont pas eu le succès escompté, Lenovo récupère une société plus saine qu’il y a deux ans. Un plan de restructuration portant sur 4.000 personnes, soit 20 % des effectifs, a été mené. Et le chinois bénéficiera des compétences des ingénieurs de Google passés chez Motorola, et de leurs connaissances d’Android, le système d’exploitation du moteur de recherche. « Les groupes comme Samsung, Apple ou Huawei ont du souci à se faire. Car Lenovo devient le deuxième fabricant mondial de téléphones Android », souligne Neil Mawston.

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Reste à savoir ce qu’il adviendra de la marque Motorola, qui ces dernières années a perdu de son lustre, et a quasiment disparu en Europe. Lenovo devrait la conserver dans un premier temps. « A long terme, le chinois devrait la remplacer par Lenovo, estime l’analyste de Strategy Analytics. Ils ont fait la même chose avec les ordinateurs d’IBM ».

Stratégie de diversification

En achetant une place de choix sur le marché des smartphones, Lenovo poursuit sa stratégie de diversification engagée il y a deux ans et baptisée « PC + ». Le groupe cherche à s’émanciper du seul marché des ordinateurs, qui pèse 79 % du chiffre d’affaires, mais qui est en déclin. « Lenovo veut être un leader dans la high-tech en général. Pour cela, il doit être présent sur tous les types de terminaux, et notamment dans le grand public », commente Annette Zimmermann.

Il y a une semaine, Lenovo avait frappé un grand coup en reprenant les serveurs d’entrée de gamme d’IBM pour 2,3 milliards de dollars. Là non plus, Lenovo ne fait pas dans la facilité puisque les serveurs sont malmenés par le cloud. Mais les recettes y sont plus stables que dans l’électronique grand public.

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