Tinder a rendez-vous avec la justice

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Plusieurs organisations de consommateurs ont porté plainte contre l’application de rencontre Tinder.

Les organisations slovène et néerlandaise se sont jointes à la plainte enregistrée par le conseil norvégien des consommateurs. Elles estiment que les conditions d’utilisation imposées par Tinder sont contraires au droit européen parce qu’elles prévoient la réutilisation des données des consommateurs, y compris les photos, même après la désactivation d’un compte. Les quatre organisations sont toutes membres du Bureau européen des unions de consommateurs (BEUC).

En acceptant ces conditions, les utilisateurs Tinder donnent à l’entreprise « le droit et l’autorisation d’utiliser, copier, stocker, afficher, reproduire, enregistrer, montrer, adapter, modifier et distribuer [ces données] partout dans le monde ». Les plaignants critiquent également le fait que les utilisateurs ne peuvent pas supprimer leur compte, seulement le désactiver.

Le conseil norvégien des consommateurs souligne également que Tinder impose que les différends éventuels soient réglés en vertu du droit texan, l’État où se situe le siège de l’entreprise.

Les politiques de Tinder en matière de vie privée spécifient également que l’entreprise ne doit pas informer ses utilisateurs si les conditions d’utilisation changent.

« Les consommateurs européens utilisent les applications populaires, comme Tinder, tous les jours. Il est inacceptable que l’utilisation de ces applications implique l’abandon de droits relatifs à la vie privée et à la protection des consommateurs depuis longtemps en vigueur », souligne Johannes Kleis, directeur de la communication au BEUC. « Tinder doit agir rapidement afin de se conformer au droit européen. »

« Chez Tinder, nous faisons tout notre possible pour nous conformer à toutes les règlementations locales et nationales, qu’il s’agisse de vie privée ou d’autres domaines. Quand les autorités ont des inquiétudes sur la protection de la vie privée, nous essayons toujours d’en tenir compte et prenons les mesures nécessaires si cela concerne nos utilisateurs », assure quant à elle Rosette Pambakian, porte-parole de Tinder, qui a répondu à la demande de commentaire d’EURACTIV. « Nous nous engageons pour la protection de la vie privée de nos utilisateurs et nous efforçons d’appliquer une politique juste et fiable en la matière. »

Le nombre d’utilisateurs de l’application n’a pas été déclaré, mais il est estimé à plus de 50 millions de personnes dans le monde.

Le conseil norvégien des consommateurs, qui a mené l’enquête initiale sur Tinder, a envoyé ses résultats à des associations de consommateurs partout en Europe.

Le mois dernier, l’organisation a déjà porté plainte contre Happn, une autre application de rencontre américaine, pour mauvaise gestion et divulgation des données à caractère personnel d’utilisateurs européens, notamment leur profile Facebook, leur âge et leur sexe, avec l’entreprise d’analyse Upsight.

Une plainte contre Happn a également été enregistrée auprès de l’autorité française de protection des données.

Le 2 mars, l’autorité de concurrence allemande a annoncé avoir ouvert une enquête sur Facebook, qui utiliserait les données personnelles des utilisateurs pour abuser de sa position dominante sur le marché.

Le conseil norvégien des consommateurs a lancé des enquêtes sur d’autres applications et et a publié un rapport sur ses résultats le 3 mars.

Le conseil norvégien des consommateurs et des organisations de consommateurs slovène et néerlandaise ont porté plainte contre l'application de rencontre américaine, Tinder. Ils dénoncent des contrats d'utilisation restrictifs.

Conseil norvégien des consommateurs

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