Italie : le bébé qui relance le débat sur la GPA

publié par Ségolène Forgar le 03•03•2016
modifié il y a 6 mois
Italie : le bébé qui relance le débat sur la GPA

Le 25 février, le Sénat italien adoptait un pacs a minima, donnant aux homosexuels la possibilité de s’unir. Néanmoins, le recours à la gestation pour autrui (GPA) continue aujourd’hui de poser problème. En témoigne le cas de Tobia Antonio, nouveau-né d’un couple homosexuel.

Si les sénateurs italiens ont fait un pas en faveur des couples homosexuels, par l’adoption d’un pacte d’union civile (équivalent du pacs français) jeudi 25 février, la question de la gestation pour autrui (GPA) ne cesse d’alimenter le débat. Alors que le texte initial prévoyait d’autoriser les homosexuels à adopter l’enfant de leur partenaire, certains parlementaires s’y sont fermement opposés au nom de valeurs catholiques. Selon eux, accorder l’adoption aux homosexuels généraliserait le recours à la GPA.
Le débat s’est davantage ravivé lorsqu’il a été question de la naissance d’un bébé en Californie. Prénommé Tobia Antonio, il est le fils biologique de l’Italo-Canadien Eddy Testa, compagnon de l’homme politique italien Nichi Vendola (ex-président de la région des Pouilles et membre du parti « Gauche, écologie et liberté »). L’événement est vu comme une aubaine pour les « anti-adoptions », car il confirme les liens flous existants entre les cas d’adoption et de GPA. Le secrétaire fédéral de la Ligue du nord (parti d’extrême droite), Matteo Salvini, a vivement réagi sur Twitter en affirmant : « Vendola et son compagnon sont devenus papas en louant l’utérus d’une femme en Californie. Ceci pour moi, ce n’est pas un futur, louer l’utérus, c’est de l’égoïsme dégoûtant ».

Mais les réactions ne s’arrêtent pas là. Comme le précise le correspondant du Monde à Rome, Philippe Ridet, le ministre de l’Intérieur Angelino Alfano (centre-droit) veut faire du recours à la GPA – interdite en Italie – un « délit universel ». Et tandis qu’un certain nombre de journaux conservateurs s’offusquent et condamnent le couple homosexuel, le Huffington Post italien estime, quant à lui, que ce débat politique ne prend pas en considération le bon équilibre du bébé. Pour l’auteur de l’article, le droit de l’enfant a été bafoué. Ainsi, il s’interroge sur ce que ressentira Tobia Antonio, une fois plus grand, à la vue de cette polémique : « Rira-t-il de nous ? Nous plaindra-t-il ? Ou est-ce qu’il souffrira tout simplement ? ».

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